Coronavirus: comment sont suivis les malades une fois stabilisés?

Face à l'afflux de patients infectés par le coronavirus, l'objectif des soignants est bien entendu de les faire sortir au plus vite de la réanimation. Mais cet état peut parfois être prolongé jusqu'à trois semaines. Une fois stabilisés, les patients ne sont pas en capacité de rentrer chez eux. Les hôpitaux doivent donc s'adapter pour assurer le suivi de ces cas post-contamination, en particulier chez les seniors.
Isoler les patients guéris
A Nancy (Meurthe-et-Moselle), le service de gériatrie s'est adapté depuis quelques semaines pour les accueillir pendant leur convalescence. Des travaux ont été réalisés afin de séparer les lits des malades soignés du coronavirus des autres.
"Nous montons un confinement, il y a également toutes les portes que l'on isole avec du polyane", explique à BFMTV Nicolas Lallemand, responsable des ateliers du CHRU de Nancy. "C'est un exercice que l'on répète chaque semaine en ce moment. Toutes les équipes sont dédiées au coronavirus", insiste-t-il.
Bien que guéris du Covid-19, de nombreux patients âgés, demeurent fragiles. Avant leurs arrivées, il convient de désinfecter toutes les chambres.
"Il faut nettoyer les murs et le sol à fond afin de pouvoir accueillir le patient et qu'il n'y ait plus de germe dans la chambre", précise Julie, une agent du service hospitalier du CHRU de Nancy. "Si la désinfection n'est pas faite comme il faut, le germe est toujours là et se propage de nouveau", prévient-elle.
Eviter un retour immédiat en Ehpad
Pendant dix jours, ces patients de plus de 75 ans sont isolés et reçoivent des soins pour reprendre des forces, tout en évitant tout risque de nouvelle contamination.
"Certains patients vont retourner dans leur Ehpad, d'autres à leur domicile. C'est une question de protection des autres résidents", nous explique le professeur Athanase Benetos, chef du service de gériatrie du CHRU de Nancy.
D'autant que certains gardent des séquelles de leur contamination.
Interrogé par FranceInfo, le professeur Jean-Michel Constantin, anesthésiste - réanimateur à la Pitié-Salpétrière (Paris) affirme qu'il existe des "séquelles neurocognitives très impressionnantes à la suite de syndromes de détresse respiratoire aiguë."
Ces dernières peuvent être accompagnées d'un stress post-traumatique. "On ne s'en remet pas de la même manière à 20 ans ou à 80 ans", souligne-t-il.
A Nancy, 20 places sont désormais dédiées aux patients post-covid. Des unités semblables sont mises en place dans d'autres établissements en France. D'après les chiffres de l'université américaine John Hopkins, 7964 patients français ont été déclarés comme guéris du coronavirus.