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Concevoir un bébé en hiver ou en été peut influer sur sa corpulence à l'âge adulte

Un pied de bébé (Photo d'illustration).

Un pied de bébé (Photo d'illustration). - Flickr - CC Commons - Chimpr

Selon une étude publiée ce lundi 7 avril dans la revue Nature Metabolism, "la saison de conception (d'un enfant) a un impact durable sur son métabolisme". Les bébés d'hiver bénéficieraient de meilleures caractéristiques que ceux conçus durant les mois chauds.

Faut-il que la femme enceinte soit exposée au froid au début de la grossesse pour avoir un enfant en bonne santé tout au long de sa vie? C'est une interrogation soulevée par une étude publiée ce lundi 7 avril dans la revue scientifique Nature Metabolism.

Dans cette publication, des chercheurs japonais montrent que l’exposition des parents au froid, dans la période de conception de l'enfant, lui permet de bénéficier à l’âge adulte un IMC plus bas et de moins de troubles du métabolisme. En résumé, un enfant conçu en hiver aurait moins de chance d'être en surpoids en vieillissant, ou inversement.

Après avoir analysé différents groupes, les chercheurs n'ont toutefois pas noté d'effet sur la période de naissance, simplement sur les conditions thermiques et météorologiques au moment de la conception.

L'importance de la "graisse brune"

Dans le détail, les chercheurs japonais ont identifié une présence plus importante de graisse brune dans les organismes d'enfants conçus lorsque le mercure est bas. Cette "graisse brune" génère de la chaleur lorsqu'il fait froid et est considérée comme la "bonne graisse" en opposition au tissu adipeux blanc, qui est plus développé chez les personnes en surpoids et obèses.

Les scientifiques estiment que la fonction biologique principale de la "graisse brune" est de réguler la température corporelle, une action active contrairement au stockage passif d'énergie de la "graisse blanche" qui a tendance à se retrouver autour des organes.

La prise de poids peut se résumer grossièrement entre un déséquilibre entre calories absorbées et calories dépensées. Chez les bébés dont la gestation a eu lieu en hiver, leur consommation énergétique quotidienne semble ainsi plus élevée (+5,8% en moyenne), leur Indice de masse corporelle (IMC) plus faible et donc ils présentent moins de cas de surpoids ou d'obésité.

"On est tenté, lorsque l’on voit ce type de résultat, de se dire qu’il vaut mieux vivre au froid et éviter les températures ambiantes élevées", extrapole auprès du Figaro Daniel Ricquier, membre de l’Académie des sciences, chercheur émérite CNRS/AP-HP Hôpital Necker.

Reste que les autres facteurs, le mode de vie, l'alimentation, la pratique sportive ou d'autres facteurs génétiques ne doivent pas pour autant être extraits de l'équation. Il s'agit d'un point parmi d'autres, et ces conclusions doivent être être renforcées.

Un mécanisme à expliquer

Auprès du Parisien, l'auteur principal de cette étude, Takeshi Yoneshiro, explique sa volonté de dépasser le simple constat: "Notre prochain objectif est de découvrir les mécanismes moléculaires par lesquels l’exposition des parents au froid avant la conception active la graisse brune chez les enfants".

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Son équipe va également chercher à déterminer si des facteurs comme l'alimentation ou des substance pharmacologiques peuvent mener aux mêmes effets que les mêmes températures, pour aboutir au même résultat. Après le constat, reste donc à identifier les mécanismes sous-jacents et un certain nombre de points restent en suspens.

Tom Kerkour