Lésions oculaires, troubles de la pigmentation: l'Anses alerte sur les effets secondaires de l'épilation définitive

Une esthéticienne pratique l'épilation à l'aide d'une lumière pulsée. - BFMTV
Alors que l'épilation définitive, ou épilation à lumière pulsée, séduit de nombreuses personnes depuis le début des années 2000, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) alerte sur les effets secondaires que peut avoir cette pratique.
Un retard de diagnostic de cancer de la peau
Cette technique d'épilation qui détruit le poil et son bulbe par la chaleur peut avoir des effets indésirables mineurs comme des sensations de brûlure, des érythèmes ou l'apparition de cloques.
Mais des effets "plus graves" sont aussi relatés par l'Anses. L'Agence évoque notamment des troubles de la pigmentation, des lésions oculaires et un retard de diagnostic de cancer de la peau car les appareils d'épilation à la lumière pulsée peuvent "dénaturer la couleur de lésions précancéreuses" note l'Agence.
Eviter les zones proches des yeux
Pour limiter le risque qu'apparaissent ces effets, l'autorité recommande de porter des lunettes de protection au moment de l'utilisation de ces appareils, de ne pas épiler les zones proches des yeux, comme les sourcils, de ne pas utiliser d'anesthésique, ou encore d'espacer les séances d'au moins un mois.
L'Anses déconseille par ailleurs cette pratique aux personnes de moins de 15 ans, aux femmes enceintes ou qui allaitent, aux personnes ayant une maladie touchant la peau, une anomalie cutanée, une couleur de peau ou de poils non adaptée (poils dépigmentés, personnes albinos...) ou qui prennent un traitement photo-sensibilisant et anticoagulant.
Ce type d'épilation est également déconseillé en cas de tatouage sur la zone visée, et avant ou après avoir été exposé à des UV, qu'ils soient naturels ou artificiels.
Mieux encadrer le marché
Face à ces risques, l'Anses appelle à une réglementation plus stricte des dispositifs d'épilation définitive. Depuis le 26 mai 2021, ces appareils à lumière pulsée, qui ne faisaient pas l'objet d'une réglementation précise, sont encadrés par le nouveau réglement européen relatif aux dispositifs médicaux.
"Le fonctionnement et les principes d’interaction avec la peau peuvent être méconnus ou mal compris par certains professionnels et par les particuliers. Il est donc nécessaire de mieux encadrer le marché des appareils et l’utilisation de cette technologie pour en limiter les effets indésirables" explique Rémi Poirier, coordinateur de l’expertise à l’Anses.
"Des études de tolérance préalables (...) aussi rigoureuses que celles réalisées pour les dispositifs médicaux" devraient être mises en oeuvre par les fabricants, estime par ailleurs Rémi Poirier.
L'Agence recommande enfin "la construction d’un référentiel de formation spécifique à l’utilisation des appareils" afin de palier à l'actuelle absence d'obligation de formation de ceux qui la pratiquent.