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Santé

"Chaos indescriptible" contre "mensonges": passe d'armes entre Mélenchon et Véran sur le pass vaccinal

Le candidat insoumis a fustigé la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement et dénoncé "l'inefficacité" du pass vaccinal, proposé par le projet de loi débattu à l'Assemblée nationale. En retour, le ministre l'a comparé à Trump et Bolsonaro.

Un échange brûlant pour commencer. Le débat sur le projet de loi "renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire" ce lundi à l'Assemblée nationale s'est ouvert sur de vives piques croisées entre l'insoumis Jean-Luc Mélenchon et le ministre de la Santé Olivier Véran, entre accusations d"imprévoyance" et d'incohérences.

"Vous avez semé un chaos indescriptible du fait de votre imprévoyance! En Martinique, en Guadeloupe... Le chaos, la pagaille partout. Ce n'est pas une manière de combattre une crise dans une crise en envoyant 60 pages aux enseignants, la veille de la rentrée", a fustigé Jean-Luc Mélenchon, auteur d'une motion de rejet du texte.

"Ce vaccin est une raquette trouée"

Le candidat la France insoumise à la présidentielle s'en est ensuite pris au principe même du pass vaccinal. "Nous étions contre le pass sanitaire, nous sommes contre le pass vaccinal parce qu’il est 100% inefficace", a-t-il insisté. Il a justifié sa diatribe en expliquant qu'une grande partie de la population est contaminée alors qu'elle est aussi vaccinée.

"La preuve est apportée que ce vaccin est une raquette trouée. Nous ne lui en voulons pas. Pour ce qui est du trou, quelle est la réponse? Il n’y en a pas", a regretté Jean-Luc Mélenchon.

Pour l'insoumis, la vaccination doit être un élément parmi une batterie de mesures -purificateurs d'air dans les classes, distribution de masques FFP2 aux enseignants, ouverture de lits d'hôpitaux- que le gouvernement n'a pas déployées selon lui. "Montrez-nous quels moyens vous avez mis pour convaincre à part contraindre, parce que c’est tout ce que vous savez faire dans cette situation", a-t-il critiqué.

Avant d'ajouter: "les restrictions de liberté ont toujours été l’illusion de ceux qui croient en l’efficacité du tout, tout de suite, sans discussion."

"Vous avez menti"

Olivier Véran s'est empressé de répondre, en pointant certaines incohérences du leader insoumis. "Monsieur le député Mélenchon, par le passé, vous vous êtes tellement trompé qu'il est difficile de vous prêter la même attention quand vous vous exprimez", a-t-il débuté.

"Vous avez parlé de ce machin Pfizer que jamais vous ne recevriez – je crois que vous avez reçu votre troisième dose de Pfizer –, vous avez remis en question la qualité des études cliniques qui ont été validées dans le monde entier (...), vous avez menti en disant que c’était Doctolib, une société privée, qui allait gérer les vaccinations alors qu’il s’occupe des prises de rendez-vous dans les centres", a notamment relevé le ministre.

Avant d'insinuer que Jean-Luc Mélenchon tentait de s'attirer les faveurs des anti-vax en vue de la présidentielle, à l'instar, selon lui, des candidats d'extrême droite Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen et Florian Philippot.

"À moins que votre intention ne soit pas sanitaire mais que vous visiez à attirer l’attention d’une partie de la population contestataire, qui ne veut pas du vaccin et du pass, et peut-être les appelez-vous à vous rejoindre", a soutenu le ministre de la Santé.

Mélenchon comparé à Trump et Bolsonaro

Olivier Véran a réservé en point culminant de son attaque une comparaison avec des chefs d'Etat étrangers réputés pour leur très mauvaise gestion de la pandémie. "Vous prétendez un jour être président de la République, vous êtes en train de prendre exemple sur deux bien mauvais présidents, les seuls qui ont refusé toutes mesures de restriction et de gestion, monsieur Bolsonaro au Brésil, et monsieur Trump aux États-Unis", a-t-il lancé.

Le texte transformant le pass sanitaire en pass vaccinal devrait être examiné jusqu'au bout de la nuit à l'Assemblée nationale. Les parlementaires ont plus de 650 amendements à étudier pour cette première lecture du projet de loi.

Nina Jackowski