Cerveau, corps... Un chercheur lance une étude participative sur les effets des fortes chaleurs

Un homme se rafraîchit le visage avec de l'eau d'une fontaine publique wallace à Paris, le 21 août 2023. - Miguel MEDINA / AFP
Sommes-nous plus irritables quand il fait chaud? Alors que les températures caniculaires s'abattent actuellement sur la France, Christian Clot, explorateur et chercheur franco-suisse souhaite étudier les effets de la chaleur sur notre corps.
En collaboration avec son groupe de chercheurs Human Adaptation, le scientifique recherche 3.000 Français volontaires pour participer à une étude scientifique qui se déroulera en août et en septembre prochain, indique le quotidien Libération.
Christian Clot est principalement connu pour avoir mené les études Deep Time en avril 2021 et Deep Climate de décembre 2022 à juin 2023. La première expérience avait pour but d'étudier le comportement humain face au temps en enfermant dans une grotte 15 volontaires pendant 40 jours.
La deuxième étude se déploie sur trois expéditions de 40 jours dans la forêt amazonienne, le froid polaire et le désert. Elle cherche à analyser les impacts du climat sur les capacités cognitives et physiologiques des êtres humains.
Une étude inédite
Dans le cadre de cette nouvelle étude, appelée "Heatadapt", Christian Clot veut étudier les effets de la chaleur sur notre corps. Pendant quatre semaines, les participants devront chaque jour répondre à un questionnaire sur la façon dont ils ressentent la chaleur. Un autre questionnaire, cette fois hebdomadaire, interrogera les participants sur leurs habitudes et astuces pour contrer la chaleur.
Selon Christian Clot, contrairement à d'autres pays, les Français ne sont pas préparés à des températures extrêmes. Le but de cette nouvelle étude est donc d'asseoir les connaissances du grand public sur la chaleur et de documenter ses effets afin de mieux s'adapter.
Au-delà de 30 °C, le cerveau perd des facultés
Cette étude permettra non seulement de comprendre les effets de la chaleur sur notre corps, mais aussi les conséquences sur notre cerveau.
"Par exemple, on sait que le cerveau perd des facultés de décision au-delà de 30°C", a indiqué Christian Clot à Libération.
En effet, passé ce seuil, le corps va naturellement tenter de se refroidir, ce qui implique que le cerveau se concentrera davantage sur cette phase de refroidissement plutôt que sur les tâches qu'il était en train de réaliser.
Inégaux face à la chaleur
Si Christian Clot s'intéresse tant aux effets des fortes températures sur notre corps, c'est également parce que nous sommes, de fait, inégaux face à la chaleur. Interrogé par Libération, il rappelle que les personnes atteintes de pathologie ont plus de mal à s'adapter à la chaleur.
Paradoxalement, les personnes sportives et en bonne santé auront également tendance à davantage s'activer, sans prendre conscience du risque encouru et donc faire des malaises.
En période de fortes chaleurs, le ministère de la Santé et des Solidarités recommande de rester au frais, de boire régulièrement de l'eau et de consommer des aliments rafraîchissants. En cas de signes de malaise, appelez le 15.