Cancer du sein: le taux de dépistage, en baisse depuis 2012, toujours "insuffisant"

Une femme passe une mammographie dans le cadre du dépistage du cancer du sein, le 9 octobre 2017 à Marseille. - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT © 2019 AFP
Le cancer du sein est le cancer le plus courant et le plus mortel chez la femme en France. En 2023, 61.000 cas ont été recensés et 12.000 femmes en sont mortes, d'après Santé publique France. Et ce, alors que le taux de participation au programme national de dépistage, généralisé à l'ensemble du pays il y a 20 ans en 2004, diminue progressivement depuis 2012.
Ce programme national de dépistage organisé du cancer du sein (PNDOCS) propose "un examen clinique des seins, une mammographie bilatérale ainsi qu’un bilan diagnostic immédiat en cas d’image suspecte". Il prévoit d'envoyer une invitation tous les deux ans à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans et sans risque élevé.
Alors qu'à son pic en 2011-2012, la participation était de 52,3%, elle a depuis diminué progressivement "pour toutes les tranches d’âge et dans toutes les régions".
En 2022-2023, la participation était de 46,5 %, soit inférieure à celle de 2021-2022. En 2023, sur les 5.922.783 femmes qui ont reçu des invitations, 2.620.466 ont été contrôlées (48.2%).
Une chute des dépistages en raison de la pandémie de Covid-19
En 2019 et 2020, pandémie de Covid-19 oblige, le taux de dépistage a fortement chuté et est retombé à des niveaux proches des débuts du programme, aux alentours des 45%.
"En 2020, en raison du premier confinement qui a entraîné la suspension de l’envoi des invitations à la suite de la fermeture de plusieurs centres de radiologie, le taux de participation a nettement chuté, globalement, pour toutes les tranches d’âge et dans tous les départements", note Santé publique France.
En 2021, cette participation est fortement remontée revenant aux niveaux de 2018.
Mais ces dernières années, depuis l'épidémie de Covid-19, "l'interprétation de l’évolution du taux de participation reste complexe", reconnaît l'agence nationale de santé. L'envoi des invitations pour se faire dépister reste perturbée.
En somme, pour Santé publique France, le taux de participation reste "insuffisant". Mais fait notable: 10% des dépistages se font hors programme, faisant grimper le taux de couverture du dépistage du cancer du sein proche des 60%. Et permet ainsi à la France de se rapprocher (sans atteindre) les 70% recommandés par les instances européennes.
Pour l'agence de santé, il est toutefois "important que les femmes, qui souhaitent se faire dépister, soient orientées vers le programme national de dépistage organisé" car "plus performant" et "d’une meilleure qualité de la procédure dans son ensemble".