Cancer du sein: le gouvernement veut abaisser l'âge du dépistage chez les femmes

Un dépistage du cancer du sein (photo d'illustration) - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT © 2019 AFP
Le gouvernement veut mieux prévenir les cancers du sein. Lors de l'examen de la proposition de loi visant à améliorer la prise en charge de ce cancer, le ministre chargé de la Santé s'est engagé ce mercredi 29 janvier à élargir l'accès au dépistage organisé actuellement recommandé pour les femmes de 50 à 74 ans.
Concrètement, Yann Neuder souhaite abaisser l'âge auquel le dépistage organisé est recommandé, a appris BFMTV, confirmant une information de France Inter. C'est dans ce cadre qu'il a demandé à la Haute Autorité de Santé (HAS) de se pencher, dans son programme de travail pour 2025, sur les possibilités d'élargissement des bornes d'âge d'éligibilité en prenant en compte les dernières données scientifiques disponibles.
Il précisera cet engagement lors de la Journée mondiale contre le cancer du 4 février prochain, rapporte le ministère.
Les femmes de plus de 50 ne se font pas assez dépister
Selon Anne-Vincent Salomon, directrice de l'Institut des cancers des femmes de l'Institut Curie à Paris, sur France Inter, le nombre de cancers du sein chez les femmes jeunes augmente ces dernières années.
"Plus de 61.000 femmes par an développent un cancer du sein en France. Parmi elles, 5.000 ont moins de 40 ans. Il y a donc une réelle question de savoir comment mieux prévenir et mieux dépister ces cancers qui surviennent chez des femmes plus jeunes", a-t-elle affirmé.
Actuellement, les dépistages organisés sont proposés à partir de 50 ans pour les femmes ne présentant pas de facteur de risque particulier. Toutefois, l'an dernier, moins d'une femme sur deux âgée de 50 à 74 ans a réalisé cet examen. Il est également recommandé dès 25 ans d'avoir une palpation par un médecin, un gynécologue ou une sage-femme tous les ans.
Une loi pour améliorer la prise en charge
Les députés ont approuvé à l'unanimité ce mardi soir une loi visant à améliorer la prise en charge des soins liés au cancer du sein afin d'atténuer le reste à charge souvent élevé des patientes.
Cancer le plus fréquent et le plus meurtrier chez les femmes, il place nombre d'entre elles dans une situation financière fragile, avec un reste à charge souvent élevé et de nombreux soins annexes non-remboursés.
Avec un reste à charge de "1.400 euros en moyenne", les patientes "les plus précaires renoncent aux soins ou produits non pris en charge ou insuffisamment remboursés qui s'avèrent trop onéreux", selon le rapporteur du texte à l'Assemblée. Le texte vise notamment une prise en charge intégrale du renouvellement des prothèses mammaires, du tatouage médical de l'aréole et du mamelon ou de soutiens-gorge adaptés.
Le gouvernement qui a soutenu cette proposition de loi a aussi salué un "texte porteur d'avancées concrètes et attendues par toutes les femmes touchées par le cancer du sein", selon les mots du ministre de la Santé Yannick Neuder.