"C'est un pari politique": Karine Lacombe s'étonne du calendrier de déconfinement

L'infectiologue Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, considère que la réouverture progressive du pays envisagée par Emmanuel Macron intervient trop rapidement au vu des chiffres de l'épidémie.

Le professeur Karine Lacombe, infectiologue et cheffe du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, a exprimé son étonnement face à la précocité du calendrier de réouvertures présenté ce jeudi par le chef de l'État.

"C'est de nouveau un pari politique (...) On est quand même dans une situation sanitaire qui n'est absolument pas satisfaisante", s'étonne aussi sur BFMTV Karine Lacombe, faisant référence aux chiffres de l'épidémie qui peinent à décroître ces dernières semaines en France.

"Il faut absolument élargir la vaccination"

"On est un des seuls pays du monde à parler d'abroger les mesures de freinage alors qu'on est dans une situation sanitaire parmi les moins satisfaisantes d'Europe", déplore-t-elle encore.

Pour Karine Lacombe, "si on a pris l'option de vivre avec le virus à un taux élevé, la clé principale (...) ça va être la vaccination. Et s'il y a un critère sur lequel on peut jouer actuellement, c'est l'intensité de la vaccination. Il faut absolument élargir la vaccination".

Le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés en réanimation était de 5800 ce jeudi, selon les chiffres de Santé publique France, et le nombre de patients Covid à l'hôpital a lui aussi continué à reculer, à 29.487. Enfin, 26.538 nouveaux cas d'infection ont par ailleurs été enregistrés en 24 heures. Le taux de positivité, qui mesure la part des tests positifs, a reflué à 9,7%, contre 9,9% la veille, après plusieurs jours à 10%.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV