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Allergie au lait de vache: quel autre lait donner à bébé?

Pour des raisons variées comme des allergies, des intolérances ou par simple choix alimentaire, certains consommateurs se tournent vers des laits d’origine non bovine ou végétaux.

Pour des raisons variées comme des allergies, des intolérances ou par simple choix alimentaire, certains consommateurs se tournent vers des laits d’origine non bovine ou végétaux. - iStock - PeopleImages

Si le nourrisson souffre d'une allergie au lait de vache, plusieurs alternatives peuvent être proposées, comme les laits végétaux ou issus d'autres mammifères. Mais sont-elles sans risques?

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Que faire lorsque bébé est allergique au lait de vache, plus précisément aux protéines de lait de vache? Une situation délicate car la première année de vie du nourrisson est la période de croissance la plus importante et celui-ci est particulièrement dépendant d'une alimentation adéquate. Comment s'assurer que tous ses besoins nutritionnels soient couverts?

Les laits végétaux de type soja, amande, riz ou des laits d’origine non bovine (lait de chèvre, de brebis) connaissent un fort développement sur le marché mais constituent-ils une bonne alternative pour les tout-petits? C'est la question que se sont posés des chercheurs de l'Inra* qui ont évalué les risques allergiques de ces boissons.

Lait de soja, amandes, riz... une fausse bonne idée?

Lorsqu'il faut totalement supprimer les protéines de lait de vache de la nourriture du nourrisson, la meilleure alternative de première intention est avant-tout des formules infantiles contenant des protéines de lait hydrolysées, qui ne contiennent pas de protéines de lait de vache entières. Si les symptômes persistent, il faut alors se tourner vers des formules infantiles à base de protéines végétales comme le riz ou le soja, prescrites par des médecins.

Mais attention, car celles à base de soja "ne sont pas conseillées en première intention à cause d’une fréquence d’allergie à ces protéines assez élevée, de 10 à 14%, chez les enfants allergiques au lait de vache", expliquent les chercheurs. Surtout, il ne faut pas les confondre avec les laits végétaux que l'on trouve dans le commerce: le lait de soja, d'amandes, de noisettes, de riz "ne sont absolument pas adaptés aux besoins nutritionnels de l’enfant et présentent un risque important de carences, voire de malnutrition, s’ils sont l’unique source de protéines apportée".

Attention aux risques de malnutrition

Un constat partagé par l'Anses** qui a publié un avis sur le sujet en mars 2013, suite au signalement de plusieurs cas graves de malnutrition chez de très jeunes enfants. "Toute insuffisance d’apport en énergie, protéines, lipides, minéraux ou vitamines, peut avoir des conséquences sur la croissance en poids, en taille et sur le développement cérébral", explique-t-elle.

Quant aux laits d'autres espèces de mammifères (chèvre, brebis, ânesse) ces derniers pourraient offrir une bonne alternative pour les enfants ne supportant pas le goût des formules modifiées. Mais le risque allergique n'est pas écarté "à cause de possibles réactions d’allergies croisées", précise l'Inra. Par ailleurs, quel que soit le lait de mammifère, "ils ne sont pas adaptés aux besoins nutritionnels des enfants de moins de 1 an", précise-t-il.

Privilégier l'allaitement maternel

La seule condition à leur consommation serait de "développer des formules infantiles adaptées". Et si dans la majorité des cas, l'allergie disparaît spontanément vers l'âge de 3 à 5 ans, l'aliment de choix demeure au final l'allaitement maternel. Ces conclusions sont partagées par l'Anses, qui rappelle que "le lait maternel est l’aliment de référence adapté aux besoins du nourrisson, et qu’hors allaitement, seules les préparations de suite (lait premier âge et deuxième âge), qu’elles soient formulées à partir de protéines animales ou végétales, permettent de couvrir ses besoins".

En cas d'allergie du nourrisson, il est donc conseillé aux mères qui souhaitent allaiter d'exclure les produits laitiers de leur alimentation. En cas de doute sur la meilleure marche à suivre, un pédiatre saura donner des conseils pour garantir un repas équilibré à l'enfant.

*Institut national de la recherche agronomique **Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail 

Alexandra Bresson