Aisne: le départ d'un médecin subventionné crée la polémique

(photo d'illustration) - Alex Proimos - Flickr - CC
En 2018, les 2000 habitants de Vailly-sur-Aisne étaient soulagés d'apprendre que le docteur Lesdain, parti à la retraite, allait être remplacé. Ils conservaient ainsi deux médecins généralistes dans la commune, évitant le spectre du désert médical qui sévit dans le département, et ailleurs en France.
Toutefois, trois ans plus tard, le nouveau médecin, le docteur Borisov, a décidé de quitter Vailly-sur-Aisne pour s'installer dans le sud de la France, près de Nice. Un départ précipité qui laisse les habitants et la municipalité désemparés.
Subventions accordées par la municipalité
C'est "un regret absolu", confie Arnaud Battefort, maire DVG de Vailly-sur-Aisne, à France 3. La mairie avait, en effet, remué ciel et terre pour faire venir un nouveau médecin généraliste dans la commune. Elle avait notamment pris en charge les premiers loyers du logement et du cabinet du praticien, ce dernier ayant été meublé grâce au mobilier du précédent médecin. De plus, un véhicule avec le carburant pendant un an a été mis à sa disposition.
"On a payé 12.000 euros à un cabinet de recrutement international, pour faire venir le docteur Borisov", ajoute Marcel Bombart, premier adjoint au maire, auprès du Courrier picard. "Ce qui est certain, c’est qu’à Vailly, nous n’accepterons plus de chasseurs de primes!"
Le sujet des déserts médicaux
Le départ du docteur Borisov n'a rien d'illégal. Exerçant en libéral, il bénéficie d'une totale liberté d'installation. Toutefois, cet événement relance le débat sur les déserts médicaux et sur la libre installation des médecins.
Aujourd'hui à Vailly-sur-Aisne, il ne reste donc qu'un médecin généraliste qui compte près de 1800 patients. "Je suis au taquet. Si je ne limitais pas, je verrais 70 ou 80 personnes par jour. Je ne peux pas faire plus", explique le docteur Primot à France 3.