A quoi sert le "pharmacien correspondant", qui peut temporairement suppléer le médecin traitant?

Vente autorisée en pharmacie d'autotests de dépistage du Covid-19 sur prélèvement nasal, pour les personnes asymptomatiques de plus de 15 ans - LOIC VENANCE © 2019 AFP
Créé en 2009 par la loi Hôpital, santé et territoires, le dispositif n'était que très peu utilisé jusqu'à aujourd'hui. Via le décret n° 2021-685 du 28 mai 2021 publié dimanche au Journal Officiel, l'utilisation du statut de "pharmacien correspondant" sera largement développée, rapporte Le Figaro. Ce dispositif permet aux patients de désigner auprès de l'Assurance maladie un pharmacien autorisé à suppléer leur médecin traitant pour certaines tâches ciblées.
Ajustements et renouvellements
Concrètement, une fois déclaré, ce "pharmacien correspondant" aura la possibilité de renouveler périodiquement certaines ordonnances pour des traitements de maladies chroniques, voire d'en ajuster la posologie le cas échéant.
Auprès de Ouest-France, Gilles Bonnefond, pharmacien à Montélimar et président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine se réjouit de cette nouvelle, qui va selon lui "simplifier le protocole de soin."
"Concrètement, si la douleur évolue quelques jours après un passage chez le médecin par exemple, ce dispositif va permettre de faire évoluer le dosage par le pharmacien correspondant sans obliger le patient à devoir revenir chez le médecin", explique-t-il.
Un dispositif qui présente des limites
Cependant, ce dispositif comprend quelques bornes. Comme le précise encore Le Figaro, le médecin traitant pourra poser des limites au pharmacien dans l'ajustement de la posologie. De plus, ces renouvellements ne pourront dépasser la durée d'une année. Logiquement, le pharmacien devra également indiquer au médecin qu'il a été nommé comme correspondant, et lui signifier tout changement dans le traitement.
A l'inverse de la notion de "médecin traitant" qui est obligatoire depuis 2004, le statut de "pharmacien correspondant" ne sera quant à lui pas imposé. Le patient est libre de sélectionner le pharmacien de son choix, c'est aussi son rôle de le préciser auprès de l'Assurance maladie.