A la veille du début de l'Euro, les urgentistes disent ne pas être prêts

Depuis ce jeudi matin, les urgences et le Samu du centre hospitalier de Versailles sont en grève, pour dénoncer la situation dans laquelle ils se trouvent à la veille du début de l'Euro 2016. Selon eux, les moyens matériels pour répondre aux situations d'urgence sont suffisants, mais ils disent manquer de moyens humains.
"On reproche de demander aux praticiens un travail supplémentaire non reconnu, donc pas rémunéré à sa juste valeur. Les services d'accueil ne sont pas préparés à un surcoût d'activité lié à l'Euro 2016", affirme Wilfrid Sammut, délégué du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs.
Selon lui, les urgentistes redoutent une surcharge de travail insurmontable, puisqu'il se pourrait qu'un médecin ait le double de tâches à effectuer pendant l'Euro. "Nous sommes toujours soucieux de la qualité des soins, et pour apporter cette qualité, il faut des effectifs", clame-t-il.
Au sein de l'hôpital parisien Georges-Pompidou, qui est le plus proche de la fan zone du champ de Mars, le son de cloche est le même. Le chef du service des urgences, Philippe Juvin, dénonce le manque d'information de la part des autorités sanitaires.
"Je ne sais pas combien de personnes vont aller à la fan zone, et s'il y aura des éléments de sécurité sanitaires présents pour les soigner sur place. Nous ne sommes pas impliqués et nous n'avons quasiment rien renforcé", déclare-t-il.
Patrick Pelloux tempère
Patrick Pelloux se veut pour sa part rassurant. Le président de l'Association des médecins urgentistes de France affirme que la préparation a commencé très en amont de l'événement, avec des réunions "quasi-hebdomadaires" pour mettre en place "un dispositif à la fois quotidien et exceptionnel".
"On est prêt autant qu'on peut être prêt. Par rapport à tout ce que j'ai connu dans le passé, l'Assistance publique a vraiment mis le paquet pour que ce soit le mieux possible pour les supporters", estime-t-il, tout en précisant que "des ajustements auront lieu au fur et à mesure de la compétition".
Selon lui, les responsables des services d'urgences ont tous été alertés "il y a à peu près un mois". "Certains responsables ne sont pas allés chercher l'information", réplique-t-il face à leur grogne.
Pour répondre à une demande accrue, la capacité des services d'urgences a également été renforcée, avec des médecins supplémentaires. Pour rendre les urgentistes le plus disponible possible, certains centres hospitaliers ont d'ailleurs pris la décision de refuser des demandes de congés.