À Creil, l'inquiétude des soignants du Français victime du coronavirus

Ces personnels de santé - principalement des équipes de réanimation et des équipes de nuit - ont côtoyé pendant six jours le patient victime mardi soir du coronavirus, avant son transfert à la Pitié Salpêtrière.

Ils ont "peur", sont "effrayés", "stressés". Et après avoir été confinés à l'hôpital de Creil (Oise) jusqu'en fin de matinée ce mercredi, ils ont été placés en quarantaine à leur domicile, parfois contre leur gré. Ces personnels soignants - principalement des équipes de réanimation et des équipes de nuit - ont côtoyé pendant six jours le patient victime mardi soir du coronavirus, avant son transfert à la Pitié Salpêtrière.

À l'hôpital de Creil, l'enseignant a suivi un circuit classique: urgences-réanimation-scanner. Mais il n'a pas pu être testé au coronavirus, faute d'équipement, ont confirmé des sources concordantes à BFM Paris. Ce n'est qu'à son arrivée à Paris que l'homme a pu subir les examens nécessaires.

"En manque d'information"

Certains soignants, en contact avec le patient, n'ont d'ailleurs toujours pas été informés des "conduites à tenir (...), certains sont en manque d'information", souligne l'un d'entre eux. 

Selon une autre source à l'hôpital de Creil, "on n'a pas les moyens de prendre en charge les personnes souffrant du coronavirus (...). On n'est pas prêt. Rien que sur l'opération de l'homme décédé à la Pitié Salpêtrière, on a épuisé tous les stocks de masques par exemple". L’hôpital a distribué des masques FFP2 aux services concernés.

Un nouveau cas suspect passé par Creil

Dans le cadre du plan blanc, la direction de l'hôpital va répertorier tous les personnels susceptibles d'avoir été en contact avec le patient, afin de procéder à un éventuel dépistage ou à un isolement.

Ce mardi, un autre homme, suspecté d'avoir contracté le virus, a été admis dans l'établissement avant d'être transféré au service de réanimation d'Amiens ce mercredi. Il s'agit d'un homme habitant le Nord de la France, en vacances chez sa famille à Compiègne (Oise). Une nouvelle qui n'est pas de nature à rassurer le personnel hospitalier de l'hôpital de Creil.

Florian Bouhot avec Simon Azélie