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Trois militants socialistes assignent le PS en justice pour obtenir une primaire

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Alors que François Hollande s'impose candidat, trois militants PS comptent bien forcer la tenue d'une primaire. Ils assignent leur parti en justice pour obtenir gain de cause.

Une nouvelle embûche pour François Hollande. Même si les candidatures se multiplient à gauche et si les sondages le malmènent, le chef de l'Etat ne cache plus sa volonté de se représenter. Il l'a quasiment affirmé ce matin sur Europe 1. Seulement, trois militants socialistes ne l'entendent pas ainsi. Ils assignent aujourd'hui leur parti en justice pour obtenir l'organisation d'une primaire.

Le PS piégé par ses statuts

Pour appuyer leur réclamation, les trois plaignants, dont le JDD s'est procuré les motivations, se fondent tout simplement sur les statuts du Parti socialiste. Selon l'article 5.3.1 du chapitre 3 du troisième titre de ces statuts, l'organisation d'une primaire est le passage obligé pour désigner un candidat à l'élection présidentielle. 

"Le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de primaires citoyennes ouvertes. Au moins un an avant l'élection présidentielle, le conseil national fixe le calendrier et les modalités d'organisation des primaires" stipulent les statuts du PS. 

Problème, la date limite pour lancer l'organisation de cette primaire est passée depuis le 7 mai. Les plaignants, avant d'engager une action judiciaire, ont pourtant tenté de prévenir la direction du parti, selon le JDD. Yassir Hammoud, l'un d'entre eux, explique ainsi à l'hebdomadaire qu'un courrier a été adressé au bureau politique du parti, sans réponse. 

"La direction du parti s'est montrée assez méprisante à notre égard. Elle ne nous a jamais répondu, même officieusement" regrette le militant. 

Si les instances du PS n'ont pas réagi, c'est sans doute parce que le Premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, est pris entre deux feux: les socialistes, partisans d'une primaire, et les autres partis de gauche qui refusent que François Hollande y participe.

Imbroglio à gauche 

La primaire de gauche se transforme en cauchemar pour les dirigeants du PS. Alors que François Hollande avait accepté d'y participer selon RTL, ce sont les autres partis de gauche, Front de gauche et écologistes en tête, qui ont menacé de se retirer si le chef de l'Etat était candidat. Une position intenable pour Jean-Christophe Cambadélis. Pour le député de Paris, une primaire de toute la gauche ne peut se tenir qu'avec la participation de François Hollande. Depuis ce désaccord, l'idée d'une primaire est restée lettre morte. 

Elle pourrait bien être relancée de plus belle avec l'audience qui se tiendra le 6 juin et qui devra statuer sur la plainte déposée par les trois militants mécontents. Yassir Hammoud l'assure, il ne "roule pour personne". Il réclame seulement que les statuts, "votés par les militants, soient appliqués". 

P.A.