Transparence: la déclaration de patrimoine fait grogner les députés

Les députés ont jusqu'au 1er février pour rendre leur déclaration de patrimoine. (photo d'illustration) - -
Dernière ligne droite pour les députés, qui ont jusqu'au 1er février pour remplir leur déclaration de patrimoine, conformément à la loi sur la transparence de la vie publique. Compte courant, assurance vie, biens d'un montant supérieur à 10.000 euros, les députés doivent tout renseigner. Une fois remplie, la déclaration est déposée auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Critiques à droite comme à gauche
Depuis l’affaire Cahuzac, la loi oblige les députés à rendre public leur patrimoine. Une arme dissuasive contre l’enrichissement personnel, selon le gouvernement.
Mais tous les députés ne se plient pas à l'exercice de gaîté de coeur, à droite comme à gauche. "Ca m'a demandé une bonne semaine de travail pour collectionner l'ensemble des informations, les mettre à jour, faire les nouvelles évaluations", déplore le député UMP des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginésy. "Il n'y a plus de domaine de vie privée et ça c'est quelque chose qui est gênant", estime-t-il.
L'opposition dénonce un voyeurisme
Même son de cloche chez certains députés de la majorité. "C'est insupportable et c'est un monument de paperasserie et de bureaucratie. On passe de la transparence à l'inquisition", lance le député PS de l'Eure, François Loncle.
L’opposition parle quant à elle de voyeurisme, voire de non-sens législatif. "Ca ne sert en rien à prouver l'honnêteté des élus. Plutôt que de regarder et de rendre public le patrimoine des élus, il aurait été largement préférable de vérifier l'évolution de ce patrimoine, c'est-à-dire voir s'ils ont profité de leur fonction pour s'enrichir", estime le député UDI de Seine-Saint-Denis, Jean-Christophe Lagarde, qui a même qualifié le processus de "très chiant et très con", mardi.
Les députés ont jusqu’ à samedi pour rendre leur déclaration. Mais à l’inverse de celles des ministres, elles ne seront pas rendues publiques sur le site du gouvernement.