« Thierry Costa n’était pas là en vacances » dit un ancien candidat

Au lendemain du suicide de Thierry Costa, médecin de l’émission Koh-Lanta, les candidats se souviennent de quelqu’un de « très professionnel ». Alors que la production, mise en cause, accuse les médias, ce nouveau drame pourrait signer la fin de Koh-Lanta selon Christelle, ancienne gagnante du jeu télé.

Le suicide de Thierry Costa lundi au Cambodge jette une nouvelle ombre sur l’émission Koh-Lanta. Le médecin était présent sur le lieu de tournage au moment de la mort de Gérald Babin, le vendredi 22 mars. Thierry Costa, 38 ans, était resté après le drame avec une partie de l'équipe du tournage. Dans une lettre posthume, le médecin chargé de veiller sur les participants, se dit avoir été « sali » par les médias.

« Dès qu’on l’appelait, il arrivait »

L’émotion est palpable pour les anciens candidats, pour lesquels Thierry Costa était irréprochable. Grégoire, participant des éditions 2007 et 2010 du jeu, garde l’image d’un médecin « sérieux » : « Lors de la dernière édition, il y a eu peu de malades donc on ne l’a pas vu tant que ça. Je l’ai trouvé très sérieux, pas de petit sourire, pas de petit mot particulier. Il était là pour son job, à chaque fois il arrivait, on mettait la personne malade de côté et il s’en occupait immédiatement. Les deux ou trois fois où il est venu, il n’avait pas le sourire, il n’était pas là en vacances ».
Benoît, candidat de la saison dernière, se dit très ému. « C’était quelqu’un de très professionnel, très humain, très réactif et très à l’écoute. Il nous auscultait avant chaque épreuve. J’ai eu une coupure qui aurait pu s’infecter, il m’a donné tout de suite des antibiotiques, il a été très réactif. Dans les cinq minutes, si une personne appelait, il arrivait ».

« Koh-Lanta, c’est fini »

Christelle a gagné le jeu en 2008. Pour elle, cette tragédie signe la fin de la célèbre émission de téléréalité : « Je pensais que suite au décès de Gérald, Koh Lanta aurait repris l’année d’après, mais là avec le médecin, c’est fini. C’était une très belle aventure. On sait qu’il peut arriver n’importe quoi… c’était possible que ça arrive et c’est arrivé ».

« Le médecin a fait le maximum »

Avec ce suicide, l'affaire prend une autre ampleur. La famille va se porter partie civile et souhaite que la justice fasse la lumière sur cette affaire. Lundi, l'avocat de la famille de Gérald Babin, maître Jérémie Assous, a annoncé que sa cliente allait se porter partie civile estimant que la société de production devrait communiquer « tous les éléments dont elle dispose », notamment les rushes et le script de l'émission à la justice.
Le magistrat ne doute pas que le médecin ait fait « le maximum » pour réanimer Gérald Babin mais se pose la question des moyens réels qu’avait Thierry Costa de sauver le candidat. « C’est la production qui lui a demandé de ne pas intervenir immédiatement pour ne pas interrompre le tournage […] C’est la production qui doit répondre de ses actes ».

Les médias, colporteurs de propos anonymes

La chaîne TF1 s'en prend quant à elle aux journalistes qui « ont colporté » des « propos anonymes ». « Face à cette tragédie, je laisse à leur conscience les auteurs des propos anonymes tenus sur les circonstances du décès de Gérald Babin, ainsi que ceux qui les ont colportés, avant même que toute la lumière ait été faite sur ce drame », a estimé son PDG, Nonce Paolini dans un communiqué.
Gérald Babin, 25 ans, est mort vendredi 22 mars à la suite d’une crise cardiaque au premier jour de tournage de l’émission. Une enquête préliminaire pour "homicide involontaire" a été ouverte par le parquet de Créteil. Son corps est arrivé jeudi dernier en France. Une autopsie a été pratiquée vendredi. Des examens complémentaires doivent avoir lieu. C’est le premier décès dans un programme de télé-réalité français. TF1 a annoncé l'annulation de la saison 2013. Tous les candidats sont rentrés chez eux.
Dans les médias, le nom de Thierry Costa avait été plusieurs fois mentionné mais sa responsabilité n’avait jamais été directement mise en cause.

C. Béziau, avec A. Manoli et P. Baduel