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Politique

Tapie à "La Provence", les journalistes s'inquiètent pas les politiques

Bernard Tapie reprend les quotidiens : La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse Matin, France-Antilles Guadeloupe, France-Antilles Martinique et France-Guyane avec la famille Hersant.

Bernard Tapie reprend les quotidiens : La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse Matin, France-Antilles Guadeloupe, France-Antilles Martinique et France-Guyane avec la famille Hersant. - -

Bernard Tapie, en mettant la main sur les titres du sud du Groupe Hersant Médias, amorce un retour à Marseille, où l'attendent des salariés inquiets et une classe politique sur ses gardes.

Bernard Tapie signe avec l'entrée au capital de La Provence un retour à Marseille. L'homme d'affaires, qui s'est rendu jeudi au siège de Nice-Matin puis à celui de La Provence à Marseille, est attendu au tournant par les salariés du groupe, mais aussi par la classe politique locale.

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"Grosse inquiétude"

Parmi les reporters de La Provence, dont certains ont parfois d'ailleurs eu maille à partir avec l'ancien président de l'OM dans les années 90, on évoquait jeudi une "grosse inquiétude". "La rédaction est abattue, triste et très en colère", relevait une autre source dans la matinée.

La Société des journalistes, nouvellement créée, avait, en prévision de l'arrivée d'un repreneur, rédigé une charte qui sera soumise au nouvel actionnaire jeudi ou vendredi, quand la rédaction (quelque 200 personnes) l'aura signée, et qui "reprend les grands principes déontologiques de toutes les rédactions".

Pour Hervé Borello, délégué syndical FO, "il faut avant tout rester vigilant sur l'indépendance éditoriale, et sur les emplois".

"Une bonne chose" pour "la liberté de la presse"

Mais, dans le monde politique, on salue de façon assez unanime le rachat des titres du groupe Hersant, sans craindre le retour en politique de l'homme d'affaires.

Pour le maire UMP Jean-Claude Gaudin, c'est une "bonne chose" pour "la liberté de la presse". Quant aux ambitions électorales présumées de Bernard Tapie, "vous savez, en politique, quand on dit 'jamais', ça veut dire 'pas pour l'instant', alors je m'attends à tout", a ajouté l'élu, qui ne s'est pas encore prononcé sur sa candidature à un quatrième mandat. Le maire de Marseille se réjouit également qu'un Français ait racheté La Provence plutôt "qu'un Qatari ou un Belge", a-t-il ironisé.

"Chapeau l'artiste", a salué Renaud Muselier. "Il vient de réussir une reprise conformément aux lois et aux règles de la République, en toute transparence, et malgré l'opposition farouche de l'Elysée et du gouvernement", a apprécié l'ancien maire adjoint de Marseille.

"Il va booster la presse locale"

Même son de cloche chez Jean-Noël Guérini, président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, qui a évoqué sur son blog un "choix courageux".

Denis Rossi, conseiller général PS affirme lui n'être "pas inquiet du tout du retour de Bernard Tapie" et pense qu'il va "booster la presse locale".

"Ce ne sont pas les journaux ni les médias qui font les élections" rassure de son côté le sénateur PRG Jean-Michel Baylet.

"A demain... Après la fin du monde"

Les Verts ont eux estimé, par la voix de leur porte-parole régional Sébastien Barles, que Marseille n'avait pas besoin "d'un multirécidiviste condamné à plusieurs reprises pour abus de biens sociaux, faux et usage de faux, abus de confiance, fraude fiscale..."

Jeudi matin, la une du quotidien régional, qui dans ses colonnes n'évoquait pas du tout ce rachat, titrait: "A demain... Après la fin du monde".