Stéphane Hessel : Hollande préside une cérémonie d'hommage aux Invalides

L'hommage s'est tenu en présence de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. - -
Une cérémonie solennelle d'hommage national à Stéphane Hessel, décédé la semaine dernière à l'âge de 95 ans, se tenait jeudi matin dans la cour d'honneur des Invalides en présence du président François Hollande et du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Peu après 10h30, le cercueil recouvert du drapeau français a été porté au centre de la cour d'honneur des Invalides, au son de la marche funèbre. La cérémonie, empreinte d'une grande solennité, a ensuite débuté par les honneurs militaires rendus à l'ancien résistant et déporté, Grand officier de la Légion d'honneur, en présence de sa famille, de nombreux membres du gouvernement et d'anciens combattants.
La compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, était assise aux côtés de la veuve de Stéphane Hessel, Christiane, que le président est venu embrasser après avoir passé les troupes en revue. Le chef de l'Etat a prononcé l'éloge funèbre de l'ancien diplomate et écrivain, auteur du manifeste Indignez-vous !. L'ancien résistant et historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac, 96 ans, et l'actrice Carole Bouquet avaient auparavant pris la parole pour rendre hommage à Stéphane Hessel.
« Le courage de prendre la défense des étrangers »
Lors de son discours, François Hollande a salué l'action de Stéphane Hessel, grand défenseur des sans-papiers, en faveur d'une politique d'immigration « pragmatique ».
« Il sut user de son autorité morale, de son expérience internationale, de son passé glorieux pour prôner une politique d'immigration, d'ailleurs plus pragmatique qu'il en a été longtemps fait caricature », a souligné le chef de l'Etat. « Il savait néanmoins que c'était par l'intégration que la République devait faire le premier acte et assurer son devoir et que, si des régularisations devaient intervenir, elles ne pouvaient être faites que sur la base de critères », a poursuivi François Hollande.
Le président de la République a rappelé le rôle de « médiateur » joué par Stéphane Hessel dans le « conflit de l'église Saint-Bernard », qui a opposé sans-papiers et forces de l'ordre en 1996. « Nul ne pouvait lui disputer le courage », a affirmé le chef de l'Etat à propos de Stéphane Hessel. Et « du courage, il en fallait pour prendre, à certaines époques, la défense des droits des étrangers », a-t-il rappelé.
« Une voix qui a passé les frontières »
Jean-Louis Crémieux-Brilhac a longuement évoqué le souvenir du « jeune officier charmeur » qu'il avait rencontré en 1942, à Londres, et avec lequel il noua « une fraternité de 70 ans ». « Dans le désarroi montant, le scepticisme croissant envers le politique, tu as fait entendre une voix qui a passé les frontières (...) une voix de jeune nonagénaire qui a dit non pour rejeter le règne délétère de l'argent roi », a-t-il déclaré.
Carole Bouquet a lu un poème d'Apollinaire, La jolie rousse, que Stéphane Hessel « aimait tant ». Parmi les personnalités venues assister à cette cérémonie figuraient le Premier ministre belge, Elio di Rupo, et les anciens Premiers ministres socialistes Lionel Jospin et Michel Rocard.
Stéphane Hessel sera inhumé en fin de matinée au cimetière Montparnasse.
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Le livre, vendu depuis 2010 à quelque 4 millions d'exemplaires dans le monde, a inspiré plusieurs mouvements de protestation, notamment en France, en Espagne et en Grèce.