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Loi El Khomri: 71% des Français opposés à la version remaniée 

Myriam El Khomri, le 16 mars 2016.

Myriam El Khomri, le 16 mars 2016. - Patrick Kovarik - AFP

Le très controversé projet de réforme du code du travail, remanié arrive en conseil des ministres ce jeudi. 71% des Français sont toujours opposés à la nouvelle version du texte, dont ont été gommées les dispositions les plus critiquées.

La bataille est encore loin d'être gagnée pour ce qui s'annonce comme l'une des dernières réforme du quinquennat. L'avant-projet de loi Travail de Myriam El Khomri, dont la présentation avait été repoussée le temps de préparer une nouvelle version censée éteindre la gronde, arrive ce jeudi en conseil des ministres.

La journée sera aussi marquée par une nouvelle mobilisation de jeunes et de syndicats contre ce projet de réforme du code du travail, partiellement réécrit après la bronca politique, syndicale, mais aussi de jeunes, qui y ont vu un texte trop libéral et peu sécurisant pour le salarié.

Un rejet toujours massif

Or, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien réalisé les 17 et 18 mars, la nouvelle copie du gouvernement ne convainc pas vraiment plus que le texte initial: 71% des Français s'y disent opposés, 28% répondent y être plutôt favorables et 1% ne se prononcent pas. Dans le détail, les sympathisants de gauche sont contre à 70%, ceux de la droite à 55%, ceux du FN à 83%.

Un précédent sondage Odoxa pour Le Parisien, réalisé le 5 mars, donnait 70% d'opinion défavorables pour la version antérieure. 

62% jugent qu'il ne s'agit que de légers ajustements

Face aux grèves, manifestations, à une pétition record (un million de signatures en deux semaines), une tribune incendiaire de Martine Aubry ("trop, c'est trop") et des réunions PS électriques, ont été retirés ce projet de loi de 52 articles, visant à répondre au chômage record, certaines dispositions particulièrement critiquées.

Désormais, il n'est plus question de plafonner les indemnités prud'homales pour les licenciements abusifs, au grand dam du patronat, ni d'autoriser des décisions unilatérales de l'employeur, sans accord, dans les entreprises de moins de 50 salariés pour le forfait-jour ou les astreintes.

Mais là non plus, le compte n'y est pas pour les sondés: si 62% des Français considèrent que le gouvernement à eu raison d'opérer ces changements, contre 37% considérant qu'il a eu tort, ils sont aussi 62% à juger qu'il ne s'agit que de légers ajustements ne modifiant pas fondamentalement l'esprit général de la loi, contre 37% estimant que la loi est vidée de sa substance.

Sondage Odoxa pour le Parisien réalisé en ligne les 17 et 18 mars auprès d'un échantillon de 1.016 personnes majeures (méthode des quotas).

V.R.