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Sondages : pourquoi François Hollande déçoit-il tant ?

François Hollande et Jean-Marc Ayrault

François Hollande et Jean-Marc Ayrault - -

Selon un nouveau sondage, François Hollande ne recueille que 43% d’opinions positives, son Premier ministre 50%. Principales coupables : les récentes annonces fiscales et la réalité de la crise, selon les responsables de l’Ifop.

Ce n’est plus une baisse, mais une chute libre. Selon un nouveau sondage Ifop publié pour le JDD dimanche, 43% des Français seulement se disent satisfaits de l'action du président de la République. 11 points perdus en un mois, c’est la plus forte baisse pour un Président de la République en cette période depuis 1958, date de création du baromètre. De son côté, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault perd 7 points, avec 50% de satisfaits.
Lors d'un déplacement samedi à Ludwigsburg en Allemagne, François Hollande a évoqué ces sondages en disant vouloir être jugé sur les résultats de son action plutôt qu'en fonction des « hauts et des bas » des niveaux de popularité.

« Les annonces récentes ont exacerbé l’angoisse sociale »

Directeur du pôle Opinion de l'Ifop, Frédéric Dabi estime que la faute est plutôt du côté de « la situation économique et sociale ». Face à la crise, les Français veulent plus, et plus vite. « Quand on interroge les Français mécontents qui nous parlent d’emploi, ils nous parlent surtout d’eux, du pouvoir d’achat, du fait que tout augmente, du fait qu’ils n’arrivent pas à finir leur mois pour beaucoup d’entre eux. Les annonces récentes faites par François Hollande lors de son intervention télévisée, les annonces fiscales, celle des 10 milliards d’euros d’impôts, ont exacerbé l’angoisse sociale qui explique cette défiance dont pâtit François Hollande », analyse-t-il.

« Bienveillance zéro »

Et si la chute est si brutale, c’est « parce que l’opinion est extrêmement clivée ». Si « la gauche soutient assez nettement le président de la République », la droite ne fait pas de cadeau : « C’est bienveillance zéro ». Et au-delà du clivage gauche-droite, « c’est une sorte de désenchantement face à la dureté de la crise. On est sur l’attente de résultats de la part des Français qui savent que la situation est dure, qu’on ne pourra pas l’améliorer très vite, mais qui restent impatients et déçus de voir que peu de temps après l’alternance, la situation ne s’est pas améliorée ».

La rédaction, avec Violette Voldoire