Sondage BFMTV - 64% des Français favorables à la mise en place de quotas d’immigration économique

Edouard Philippe lors de l'annonce de ses mesures concernant l'immigration. - -
Ce mercredi, à la mi-journée, au sortir d'un comité interministériel consacré à l'immigration, Edouard Philippe a égrené les mesures arrêtées par le gouvernement en la matière. Il a évoqué l'instauration d'un délai de carence de trois mois avant de pouvoir bénéficier de la protection universelle maladie (Puma) à la place de son octroi aux demandeurs d'asile dès le dépôt de leur dossier ; la mise en place, concernant les personnes sous le régime de l'Aide médicale d'Etat, d'un accord préalable de la Sécurité sociale pour l'accès aux soins considérés comme non-urgents ; ou encore l'établissement de quotas régulant l'immigration économique.
L'institut Elabe a testé pour BFMTV la popularité de ces mesures, en anticipant sur l'annonce officielle, auprès d'un panel de Français à travers sa nouvelle étude. Ce nouveau sondage "L'opinion en direct" que nous publions ce mercredi après-midi montre que ces décisions recueillent un large consensus.
64% des Français favorables à la fixation de quotas
La fixation de quotas pour l'immigration économique afin de pourvoir les métiers en manque de personnel suscite ainsi l'adhésion de 64% des Français. Cette option de l'exécutif, sans doute celle qui a été le plus abondamment commentée ces derniers jours, convainc notamment 75% des individus âgés de 65 ans et plus. Les bases respectives des différents états-majors politiques appuient largement cette proposition. 86% des anciens électeurs de François Fillon lors de la dernière présidentielle l'approuvent, 83% de ceux d'Emmanuel Macron également. Les électeurs de Marine Le Pen, eux, n'accordent qu'à 52% leur satisfecit. A gauche, aussi, on soutient aussi l'établissement de ces quotas. 59% des partisans de Jean-Luc Mélenchon vont en ce sens, comme 60% de ceux de Benoît Hamon.
La mise en place pour les bénéficiaires de l'AME d'un accord préalable de la Sécurité sociale en ce qui concerne les soins tenus pour non-urgents est aussi portée par l'opinion. 71% de nos concitoyens approuvent l'idée, 33% se proclamant même "très favorables". 81% des 65 ans et plus s'inscrivent dans cette optique, comme 72% des cadres et 64% des employés et ouvriers. Du côté des affinités politiques, 86% des "fillonistes" disent aussi leur accord, à l'instar de 79% des "macroniens", 63% des "lepénistes", mais également 73% et 63% respectivement des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon.
59% des Français se disent opposés à l'AME
70% des sondés posent encore leur adhésion à la mise en place d'un délai de carence de trois mois pour l'accès à la PUMA. 35% d'entre eux se disent même très favorables à cette mesure. 85% des sympathisants du candidat de la droite à la présidentielle plébiscitent cette décision. 78% des soutiens du chef de l'Etat font de même. 69% des électeurs de la patronne du Rassemblement national la portent aussi, tandis que 63% de l'électorat du leader de la France insoumise déclarent la même chose. Ce taux demeure majoritaire chez les partisans du fondateur de Génération.s: 57%. Le délai de carence entraîne 82% des 65 ans et plus dans son sillage, avec 66% des cadres et 65% des employés et ouvriers.
Enfin, 59% des Français sont opposés à l'Aide médicale d'Etat, en chute cependant de quatre points sur ce sujet par rapport à une consultation effectuée par l'institut de sondage en octobre dernier. 40% d'entre eux en revanche l'appuient. Parmi les différentes franges de la population, seules les personnes âgées de 18 à 24 ans sont majoritairement favorables à cette prestation sociale destinée pour l'essentiel à prendre en charge les soins des étrangers en situation irrégulière sur notre sol, avec un taux de 69%.
Etude Elabe réalisée pour BFMTV auprès d'un échantillon de 1002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l'interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet les 5 et 6 novembre 2019, avant donc l'annonce officielle des mesures par le Premier ministre ce mercredi.
