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Politique

Royal dénonce "l'exercice d'un pouvoir de plus en plus solitaire" par Macron

Ségolène Royal

Ségolène Royal - LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

L'ancienne ministre invite l'exécutif à "plus de modestie" et "plus d'écoute".

Si François Hollande ne loupe jamais une occasion d'adresser une pique à son successeur à l'Elysée, son ex-épouse Ségolène Royal n'est pas en reste. Dans le JDD, l'ancienne ministre de l'Environnement étrille Emmanuel Macron, appuyant là où l'exécutif a le plus mal. L'ambassadrice des pôles dénonce notamment l'isolement du président "jupitérien", sourd aux avertissements venus de son propre camp.

"Je constate que les trois ministres d’État - François Bayrou, Nicolas Hulot et Gérard Collomb - ont quitté leurs postes. Trois ministres qui avaient une liberté de parole et une capacité à dire des vérités qui dérangent. Dans l’exercice du pouvoir, même si c’est désagréable, c’est toujours utile", lance la candidate malheureuse de l'élection présidentielle de 2007.

"Embardées"

L'ambassadrice aux Pôles tance "l'exercice d’un pouvoir de plus en plus solitaire, exercé avec un cercle de proches - que des hommes d’ailleurs - de plus en plus restreint", et nourrit l'idée, largement répandue dans l'opposition, d'une déconnexion de l'exécutif. "Ils décident de tout, sans être ancrés, ni même reliés à la réalité de la vie des Français, aux territoires", constate Ségolène Royal. 

Le style présidentiel n'est pas du goût de l'ancienne ministre, qui regrette que les foucades d'Emmanuel Macron fassent que "tout soit devenu instable". "Finalement, l’échelon le plus fixe aujourd’hui, c’est le Premier ministre Édouard Philippe, qui amortit plutôt bien les embardées." "La France, ce n’est pas une entreprise", insiste Ségolène Royal. "Il y doit y avoir des règles, des repères différents de ceux d’une gestion privée."

"Modestie"

La dame du Poitou préconise "plus de modestie" et "plus d'écoute" pour Emmanuel Macron, saluant au passage le "bon sens local" de Gérard Collomb, qui adressait les mêmes conseils à l'exécutif avant de démissionner du gouvernement.

Ségolène Royal ne croit pas à la marche du nouveau monde défendue par les macronistes. 

"Il faut cesser de croire, comme parfois sous le quinquennat précédent, qu’il faut faire des réformes pour faire des réformes. La question, c’est de faire de bonnes réformes, avec de bonnes méthodes", conclut l'ancienne ministre.
Louis Nadau