Retraites: pour Retailleau, une droite "crédible" doit voter le report de l'âge de départ

Bruno Retailleau (Photo d'illustration) - LUDOVIC MARIN / AFP
Le chef des sénateurs LR, Bruno Retailleau, candidat malheureux à la présidence du parti, estime mardi que ce dernier s'enfoncerait "dans les sables mouvants du reniement" s'il ne votait pas le report de l'âge légal de départ à la retraite voulu par le gouvernement.
La réforme des retraites est "un enjeu essentiel pour le pays mais c'est aussi une épreuve de vérité pour la droite (...). Allons-nous défendre ce que nous avons toujours défendu ? Ou bien allons-nous glisser dans les sables mouvants du reniement ?", interroge Bruno Retailleau dans une tribune au Figaro.
LR, "un petit parti protestataire"?
Rejetant un simple allongement de la durée de cotisation, qui sacrifierait selon lui le pouvoir d'achat des retraités, il voit dans un report de l'âge "le choix le plus juste" mais aussi "le plus généreux" car permettant de financer notamment une augmentation de la pension minimale à 1200 euros pour une carrière complète.
Le nouveau patron de LR, le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, défend une synthèse, donnant le choix entre "augmentation de la durée de cotisation ou de l'âge de départ".
Pour le président des sénateurs LR, "la droite a donc deux possibilités. Soit prouver aux Français qu'elle a tiré les leçons de ses échecs passés et qu'elle est prête à proposer un projet solide et crédible (...). Soit elle acte qu'elle est devenue un petit parti protestataire, tout juste bon à faire l'appoint dans des combinaisons politiciennes de circonstance".
Soucieux du "rassemblement de (sa) famille politique", Bruno Retailleau assure qu'il ne peut pas se construire "au détriment de nos convictions et de notre identité: la droite de l'agit-prop et de la démagogie, ce n'est pas la droite" et il ne faut pas "combattre le macronisme en singeant ses pires travers".