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Politique

Remaniement: une ministre reconnaît "une maladresse" après avoir comparé l'attente à celle d'un diagnostic du cancer

Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, le 14 février 2024 à l'Élysée

Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, le 14 février 2024 à l'Élysée - ALAIN JOCARD / AFP

Dominique Faure a d'abord défendu un "message clair" dans lequel elle "explique la nécessité de relativiser cette attente en comparaison à d'autres attentes bien plus douloureuses". Avant de reconnaître une "maladresse".

Une ministre déléguée compare l'attente du remaniement à celle d'un diagnostic pour le cancer, avant de défendre un "message clair" face aux critiques de la gauche, puis d'admettre finalement une "maladresse". Voilà la séquence qui s'est jouée autour de Dominique Faure, chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, ce week-end.

Tout part d'une interview donnée à France Culture samedi 17 février. La membre du gouvernement revient sur les quatre semaines qui ont séparé la nomination de 15 ministres de la seconde partie du remaniement, consacrée aux ministres délégués et aux secrétaires d'État.

Évoquant une "période d'attente", Dominique Faure fait le "parallèle" avec des "gens à qui on a diagnostiqué un cancer". Ces derniers "attendent pendant quatre semaines, cinq semaines parfois, les résultats des analyses", ajoute l'ancienne députée de Haute-Garonne, qui en conclut que "la vie [nous] apprend la patience".

"Indécence"

Ses déclarations ne restent pas longtemps sous le radar de la classe politique. Le lendemain, Olivier Faure partage l'extrait en question sur X (ex-Twitter). "À se demander si les ministres ne font pas un concours du plus indécent", écrit le premier secrétaire du Parti socialiste. Et de questionner: "Qu'ont-ils vécu pour être à ce point hors de tout sens commun?"

D'autres élus de gauche lui emboîtent le pas. "Je ne vois qu’une explication: le macronisme s'est donné pour mission de nourrir la détestation des politiques et de la démocratie", ironise la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, quand la députée écologiste Sandrine Rousseau fustige l'"indécence" de cette sortie.

Dominique Faure ne reste pas sans réponse. "Quelle mauvaise fois! Il s’agirait de mettre les extraits en entier si vous souhaitez me citer!", écrit la ministre sur X à l'adresse d'Olivier Faure.

Elle aussi joint un extrait sonore à son tweet. Il s'agit de la suite de son interview. Sur France Culture, la journaliste lui souligne que l'attente d'un remaniement et celle d'un diagnostic de cancer ne présentent pas les mêmes enjeux. L'intéressée opine: "Ce ne sont absolument pas les mêmes enjeux."

"Maladresse"

"Pourquoi je les compare? Je dis simplement que la vie apprend à relativiser", développe-t-elle, avant de poursuivre: "Quand j'entendais certains me dire, 'c'est insupportable (...) ce que vous inflige le président de la République en vous faisant attendre quatre semaines', je leur disais que ces mots me paraissent excessifs par rapport à d'autres personnes (...) confrontées à des choses beaucoup plus graves."

Quelques heures plus tard, Dominique Faure tapote à nouveau quelques signes sur X. Visiblement son explication n'a pas convaincu. La ministre admet elle-même que ses propos "ont beaucoup fait parler" et reconnaît une "maladresse". Tout en présentant ses excuses "si certains se sont sentis blessés par [s]es mots".

Baptiste Farge