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Indignation après les "propos xénophobes" de Reconquête contre deux recteurs de Toulouse

Le logo du parti Reconquête, fondé par Éric Zemmour, le 5 décembre 2021.

Le logo du parti Reconquête, fondé par Éric Zemmour, le 5 décembre 2021. - ADRIEN FILLON / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Dans cette publication, qui a été effacée, le parti fondé par Éric Zemmour disait vouloir "inverser la tendance islamo-gauchiste". Reconquête a plaidé l'erreur d'un militant.

Les réactions sont unanimes. Un message publié sur la page Facebook du parti Reconquête de Haute-Garonne (effacé depuis) a provoqué l'indignation ce mercredi 3 septembre.

Dans cette publication, le parti d'extrême droite fondé par Éric Zemmour s'en prenait aux origines supposées des recteurs de Toulouse. "Les deux derniers recteurs de l'académie de Toulouse sont d'origine maghrébine (...) Toulouse mérite mieux... jamais deux sans trois dit-on", pouvait-on ainsi lire.

"On commence quand la Reconquête du pays pour inverser la tendance islamo-gauchiste, surtout au regard du niveau scolaire de nos élèves qui ne cesse de se détériorer de jour en jour", avait également écrit la branche haute-garonnaise du parti.

Des propos qui ont rapidement fait réagir. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, s'est dit "choqué par ces propos xénophobes", saluant les "modèles d'intégration inspirants et positifs" de Karim Benmiloud, actuel recteur de l'académie, et de Mostafa Fourar, son prédécesseur, "à contre-courant de tendances séparatistes dangereuses en rupture avec nos valeurs".

Condamnations unanimes

La ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne a, elle, dénoncé sur X "les propos racistes de Reconquête" et apporté son "soutien total et indéfectible" aux deux hommes ciblés.

Un soutien partagé par François Piquemal, député et candidat à la mairie de Toulouse pour La France insoumise. "Honte à ceux qui à droite les normalisent y compris lors de discours officiels à Toulouse en reprenant ses mots", a-t-il écrit sur les réseaux sociaux ce mercredi.

"L’extrême droite n’a que la haine et la stigmatisation à offrir", a dénoncé de son côté Antoine Maurice, élu écologiste à Toulouse.

Au Rassemblement National, le maire de Perpignan Louis Aliot a tenu à "rappeler à ce monsieur que beaucoup de soldats aux patronymes identiques sont morts pour la France".

Éric Zemmour ne veut pas parler de racisme

De son côté, Reconquête plaide l'erreur. Auprès d'Ici Occitanie, le parti d'Éric Zemmour a accusé "un militant qui n’aurait jamais dû avoir les droits sur (leur) compte Facebook". Selon Arthur Cottrel, candidat du parti pour les municipales de Toulouse, cette personne aurait utilisé l'intelligence artificielle pour écrire son texte et ne se serait pas rendu compte du contenu.

Toujours selon des propos rapportés par Ici Occitanie, une possible exclusion de ce militant est "sur la table". Reconquête a, par ailleurs, présenté ses excuses auprès des deux recteurs.

Sur BFMTV, Éric Zemmour a estimé qu'il s'agissait toutefois d'"une affaire dérisoire réglée", refusant de la qualifier de racisme. L'ancien candidat à la présidentielle s'en est pris à Jean-Luc Moudenc, l'accusant d'avoir mis en lumière cette affaire. "Je pensais que le maire de la quatrième ville de France avait d'autres chats à traiter, manifestement, les élections sont proches et les clins d'œil à la communauté musulmane très importante à Toulouse (sic) ne sont pas à négliger par ce maire soit disant de droite", a-t-il déclaré.

Contacté par Ici Occitanie, l'ancien recteur de Toulouse Mostafa Fourar a fait part de son intention de porter plainte contre Reconquête. "Réduire des parcours universitaires et institutionnels à une origine supposée est inacceptable et contraire aux valeurs de la République", a-t-il affirmé.

Maxime Meunier et Salomé Robles