Rapport sur l'affaire Benalla: "Il y a une délectation de la commission d'enquête", estime Bayrou

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Invité ce jeudi matin de Bourdin Direct, sur BFMTV et RMC, le président du MoDem, François Bayrou est revenu sur le rapport présenté mercredi par la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla, après six mois d'auditions et de travail sur des possibles dysfonctionnements au sein de l'Etat.
"Il y a dans certains esprits l'idée que c'est une bataille"
Pour François Bayrou, "il y a une certaine délectation (de la commission d'enquête, ndlr)" à pointer du doigt d'éventuelles dérives à l'Elysée.
"Quand il y a des contre-pouvoirs, il arrive très souvent qu'ils soient plus 'contre' que 'pouvoirs'. Au Sénat c'est le cas par nature, car la majorité et l'opposition y sont deux oppositions au pouvoir présidentiel", a fait valoir le maire de Pau.
Le Sénat dépasse-t-il son rôle? "Je n'aime pas dire ça", a rétorqué François Bayrou. Avant d'ajouter: "Je pense qu'il y a dans certains esprits l'idée que c'est une bataille. (...) Les trois responsables ciblés par le Sénat (le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler, Patrick Strzoda, et le général Lionel Lavergne, ndlr) ce sont des hommes qui sont de grands serviteurs de l'Etat. Je ne les ai jamais vu s'exposer au moindre manquement".
"Pas une affaire d'Etat"
Quant à Alexandre Benalla lui-même, le président du MoDem l'a qualifié de "jeune homme fasciné par les services de sécurité, les gardes du corps, les réseaux et les armes, sans doute avec des capacités". "Il avait ces aptitudes, mais ça lui est monté à la tête", a ajouté François Bayrou.
Enfin, à la question de savoir si l'affaire Benalla est une affaire d'Etat, François Bayrou a répondu que "non", tout en admettant que c'est une "affaire qui révèle un certain nombre de fragilités dans l'organisation de l'Etat à la française".