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Politique

Quel avenir pour les écolos... et pour Cohn-Bendit ?

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Grands bénéficiaires des européennes, les écologistes, Daniel Cohn-Bendit en tête, cherchent à rassembler tout en maintenant leur autonomie. Une tache difficile, à moins d'un an des régionales.

Après son excellent score (16,28% juste derrière le PS) aux européennes, le rassemblement Europe-Ecologie aimerait transformer l'essai dès les régionales de mars 2010. Les écologistes veulent d'abord continuer à convaincre et rassembler des sympathisants et des militants, avec des évènements comme "l'Ecologie Day", prévu le 4 juillet. Leur mot d'ordre : autonomie.
Comme l'explique Daniel Cohn-Bendit, le chef de file d'Europe Ecologie : « Le Parti socialiste pense à une UMP de gauche. C'est la mauvaise solution. Faire un nouveau parti socialiste-écologiste-anticapitaliste, où tout sera tout... ça ne marchera pas ! Ce qui est important pour nous, c'est vraiment de maintenir l'autonomie. L'autonomie c'est la seule possibilité d'un partenariat décomplexé avec tous ceux qui veulent demain se battre par exemple contre la majorité actuelle. »

L'unité pour les régionales 2010 ?

L'unité des écologistes peut-elle tenir au-delà des européennes ? Ou risquent-ils de retomber dans les divisions ? Pour Daniel Boy, directeur de recherches à Sciences Po, « on va le savoir assez rapidement, dans les mois à venir. Puisque, explique-t-il, la difficulté maintenant, c'est pour les régionales, d'arriver à trouver un accord pour composer des listes dans les 22 régions. Ce qui est plus compliqué que pour les 8 circonscriptions des européennes. Il faut trouver plus de personnes, se mettre d'accord sur des ordres dans les listes, où les premiers ont évidemment plus de chance d'être élus que les derniers. Ça suppose beaucoup d'arbitrage et c'est là que va précisément être l'épreuve. »

Cohn-Bendit, leader de synthèse ?

Après s'être imposé comme leader dans la campagne pour les européennes, Daniel Cohn-Bendit répète qu'il ne souhaite pas être le moteur de l'aventure à venir. Après ces élections européennes, il voulait prendre un peu de recul avec Europe Ecologie. Il a aussi répété n'avoir aucune ambition pour 2012. Pourtant, les écologistes doivent se trouver un leader pour l'avenir. Une tache difficile, selon Gaël Sliman, directeur de l'institut BVA Opinion : « José Bové est une personnalité intéressante et qui séduit une partie de l'électorat écologiste, mais il a un positionnement politique beaucoup plus marqué, qui peut déplaire aussi à une frange des électeurs dits "bobos", intéressés par l'écologie mais plutôt libéraux sur le plan économique. Donc ça va être très difficile de trouver une personnalité de synthèse et Daniel Cohn-Bendit était cette personnalité de synthèse. Toute force écologiste qui voudrait capitaliser le plus possible sur ce bon score, aura plutôt intérêt à s'appuyer sur lui. C'est pour ça qu'ils essayent de le convaincre de continuer à faire un bout de chemin avec eux. »

La rédaction, avec Céline Pitelet