Primaire à gauche: ce que Hollande pense des candidats socialistes

François Hollande. - Capture BFMTV
Il a un mot pour chacun. En revanche, ce ne sont pas forcément des termes amicaux. François Hollande, dont l'ombre plane sur la primaire à gauche, a promis de se tenir officiellement à l'écart de la compétition. Mais en coulisses, il ne manque pas d'adjectifs pour évoquer les prétendants socialistes au scrutin, qui sont tous ses anciens ministres.
D'autant qu'eux-mêmes ne se gênent pas pour renier son action ou son bilan, à l'image de Manuel Valls, qui a dit récemment qu'on lui avait "imposé" le 49.3, ou d'Arnaud Montebourg, qui depuis sa défection du gouvernement ne cache pas ses divergences avec le président de la République.
Celui dont la campagne "zigzague"
Comme le révélait Le Monde il y a quelques jours, seul Benoît Hamon a trouvé "la bonne posture" pour François Hollande, qui se dit "pas impressionné" par Arnaud Montebourg. A en croire Le Canard enchaîné paru ce mercredi, c'est à propos de Manuel Valls que François Hollande se montre particulièrement loquace.
"Sa campagne zigzague un peu", estimait-il il y a quelques jours. "On lui parle tout le temps du 49.3. Cela montre bien qu'il n'était pas utile de lancer le sujet!", a déclaré le président selon l'hebdomadaire.
"Il observe que Valls n’a pas de projet, qu’il tourne en rond. “Son projet, c’était de me virer”, c’est ce qu’il dit", a aussi expliqué un des proches de François Hollande au journal Le Monde, après l'annonce de ses voeux dans son bastion de Corrèze. Pour François Hollande, d'après Le Canard, la priorité pour les candidats de la gauche, devrait être de défendre son bilan.
"Ceux qui ne l'assument pas ne peuvent pas se présenter avec succès devant les électeurs", a-t-il lâché le 4 janvier à ses ministres réunis en conseil.
"Il faut éviter que tout le monde se tape dessus, apaiser les choses et se rassembler, sinon le PS et la gauche seront éliminés" les a-t-il aussi prévenus, en les appelant à "valoriser le bilan" et à faire connaître les réformes "dont certaines ne sont pas bien reconnues."
Cet autre qui n'est "pas préparé"
De Manuel Valls, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon, seul ce dernier semble répondre à cette attente, puisqu'il a dit publiquement sa volonté de défendre le bilan du quinquennat. Pour autant, François Hollande n'est pas plus aimable à son égard.
Au journal Le Monde, des proches du président ont confié il y a quelques jours que le président était "méprisant" à l'égard de Vincent Peillon. Fin décembre, Le Canard enchaîné révélait des propos très durs à propos de l'ancien ministre de l'Education. D'après François Hollande, "Peillon n'est pas préparé" et fait preuve d'une "légèreté absolue". Le président dit même avoir été "étonné" par l'annonce de sa candidature.
"Il veut incarner le centre du Parti socialiste, mais, s'il attaque Valls, ça ne va pas être facile pour lui de défendre mon bilan", aurait jugé François Hollande.
Réagissant à ces propos attribués au chef de l'Etat, Vincent Peillon a dit sur RTL ne pas savoir si ces citations étaient "exactes ou pas".
"Moi je pense que je suis préparé, mais ce n'est pas à moi de le dire. Sur le fond des choses, je pense que c'est une erreur de penser qu'être préparé veut dire être tous les jours dans la visibilité médiatique", s'est-il défendu.