Primaire à droite: pourquoi Les Républicains pourraient se retrouver avec 60 tonnes de monnaie

Les Républicains vont se retrouver avec plusieurs dizaines de tonnes de pièces de monnaie à écouler, au terme des inscriptions pour voter à la primaire de la droite et du centre. - Georges Gobet - AFP
Les 20 et 27 novembre prochains, les Français sont appelés à voter à la primaire de la droite et du centre, qui désignera le candidat des Républicains à la présidentielle de 2017. Pour ce faire, il faut être inscrit sur les listes électorales, mais aussi s'acquitter de la somme de deux euros, censée absorber les frais d'organisation de cette élection. Or, une question reste en suspens: comment gérer un tel afflux de monnaie les jours de vote?
Pas plus gros qu'une pièce de deux euros
Du côté de l'organisation de la primaire, on tempère les informations de la Lettre A, publication consacrée à l'actualité politique, qui décrit un vent de panique à bord. "C'est exagéré, il n'y a pas eu de grande discussion à ce sujet" explique à BFMTV.com Thierry Solère, président de la Commission nationale d’organisation.
"Nous allons demander aux gens de faire l'appoint avec une campagne de communication quelques semaines avant. Nous éviterons au maximum de refuser des votants, donc chaque bureau de vote aura son propre fond de caisse prêt, sur place" résume Thierry Solère.
Le problème reste la gestion de cette monnaie. Si le "prix" de la primaire s'élève à deux euros, comme l'explique la Lettre A, c'est pour éviter que la somme ne se transforme en financement d'un parti politique, ouvert à une défiscalisation. La loi impose en effet que tout don, au-dessus de deux euros, fasse l'objet d'un reçu remis en main propre, et contrôlé par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (Cnccfp).
Les départements se préparent
Pour le moment, les consignes sont un peu moins claires en région. Damien Meslot, député des Territoires de Belfort et responsable de l'organisation de la primaire dans le département, ne craint pas l'afflux de monnaie.
"Nous espérons qu'il y aura le plus de votants possibles. Dans le département, il y aura 26 bureaux et 130 personnes affectées à leur gestion" explique l'élu.
S'il espère une grande affluence, l'élu reconnaît que sur la question de la monnaie, les consignes se font encore attendre. "Dans chaque bureau de vote, un assesseur sera spécialement dédié à la gestion des fonds. Il devra préparer de la monnaie. On attend toujours les consignes pour savoir d'où doit venir cette monnaie", tempère Damien Meslot.
Même son de cloche du côté de Daniel Fasquelle, chargé d'organiser le vote dans le Pas-de-Calais. "Chaque responsable de bureau de vote aura un sac de transport de fonds à sa disposition, prévu pour recevoir les contributions de 600 votants" explique l'entourage de l'élu. Un estimation qui porte à cinq kilos le poids de chaque sac, "qui sera ensuite déposé le lendemain à la Banque Postale, chargée de prendre en charge les fonds récoltés".
Selon les estimations les plus hautes, 4,6 millions de Français seraient sûrs de participer à la primaire. Ce qui représenterait pour le parti 34 à 60 tonnes de monnaie à écouler. Un argent qui sera entièrement dévolu aux frais de gestion de la primaire, et, en cas de surplus, à la campagne électorale du candidat qui sortira vainqueur de l'élection.