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Présidentielle 2022: Jean-Luc Mélenchon explique pourquoi il ne croit plus à l'union de la gauche

Le candidat de la France insoumise, invité d'Apolline de Malherbe, le rendez-vous, a réaffirmé son opposition à un rassemblement de la gauche à l'approche de la présidentielle, au vu des oppositions politiques entre les différents partis.

L'union de la gauche en 2022? Jean-Luc Mélenchon n'y croit plus. Le leader de La France insoumise (LFI) reconnaît avoir "milité toute [s]a vie" pour cette alliance mais, à un an de l'élection présidentielle, il préfère faire cavalier seul, explique-t-il ce samedi, invité d'Apolline de Malherbe, le rendez-vous.

Ses désaccords politiques avec le Parti socialiste, les Communistes et les Verts empêchent désormais toute union avec ces mouvements qu'il a déjà qualifiés plus tôt sur notre antenne de "menteurs, hypocrites et faux jetons".

"Il ne faut pas me demander d'en rajouter dans une direction à laquelle personne ne croirait", lâche le militant insoumis.

"On ne vous croit pas"

L'objectif déclaré de Mélenchon: trouver "une stratégie qui rassemble le peuple". Un but qu'il serait difficile d'atteindre, selon lui, avec une union de la gauche.

"C'est justement parce qu'on n'est pas ensemble que c'est possible! clâme-t-il. Parce que si j'allais dire aux gens: 'Je vous propose la VIe République puisque 60% d'entre vous sont d'accord avec ça', 'je vous propose le rétablissement de l'ISF puisque 90% sont d'accord avec ça', 'je vous propose la retraire à 60 ans puisque 70% sont d'accord", on me dirait: 'M.Mélenchon on est d'accord, mais on ne vous croit pas, regardez qui est avec vous', et on me montrerait ainsi du doigt des gens qui ont fait le contraire du programme sur lequel je pense que je peux rassembler les Français."

Pour Mélenchon, un modèle de coopération pourrait toutefois être envisagé, mais à sens unique. Il explique ainsi que s'il était élu à la présidence de la République, il pourrait faire entrer Yannick Jadot (EELV) au gouvernement ; la réciproque, en revanche, n'est pas possible, selon ses dires. "Si c'est lui qui est président de la République, moi je n'irai pas parce que les bases ne sont pas les mêmes", assure-t-il, défendant une "cohérence de la politique".

"M.Jadot croit qu'on peut faire des accords avec les multinationales et négocier l'écologie. Moi je ne crois pas au capitalisme vert. Je ne ferai pas semblant."

En toile de fond, LFI a particulièrement mal digéré d'avoir été écarté d'accords électoraux en vue des départementales dans les Hauts-de-France et de la liste des régionales en PACA. Jean-Luc Mélenchon a en outre exprimé plusieurs fois sa déception de voir les communistes - qui avaient soutenu ses candidatures aux présidentielles de 2007 puis 2012 - aller seuls vers 2022 avec leur candidat Fabien Roussel.

Sans alliance, "aucune chance d'être au second tour"

Cette scission qui semble désormais actée est un aveu d'échec notamment pour Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle de 2017 et actuellement candidat sur la liste écologiste en Île-de-France.

"Jamais les électorats écologiste, insoumis, socialiste, n'ont autant demandé l'unité", a-t-il assuré sur France Inter. "Ils savent que s'il y a deux ou trois candidats, il n'y a aucune chance d'être au second tour. La seule hypothèse où nous pourrions être au second tour et donc en capacité d'affronter Marine Le Pen, c'est celle de l'unité."
Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV