Pour Woerth, il est "démocratiquement impossible" que Le Pen, Zemmour et Mélenchon n'aient pas leurs parrainages

Dernière ligne droite dans la course aux parrainages pour participer à l'élection présidentielle. Et force est de constater que chez certains candidats, l'inquiétude est réelle. Une inquiétude partagée par Éric Woerth, invité ce lundi matin de RMC et BFMTV.
"Il est démocratiquement impossible que Madame Le Pen, que Monsieur Zemmour, Monsieur Mélenchon, qui sont à plus de 10% dans les sondages - ce n'est pas rien - n'aient pas leurs parrainages", commente le député sur notre antenne.
Alors que les différents prétendants ont jusqu'au 4 mars pour déposer leurs précieux sésames, leur tâche est cette année plus compliquée que lors des précédentes élections: le parrainage, qui était précédemment anonyme, ne l'est plus. Ainsi, David Lisnard, l'influent maire les Républicains de Cannes, a annoncé dimanche soir apporté son parrainage... à Jean-Luc Mélenchon, pourtant à son opposé sur l'échiquier politique. Une façon, pour celui qui est également président de l'Association des maires de France, d'inciter ses homologues à faire de même.
"Ce n'est pas si simple"
"Je trouve que c'est assez courageux, c'est assez symbolique, c'est une initiative que j'ai tendance plutôt à soutenir", salue notre invité. S'il est favorable à la démarche, il ne l'imitera pas pour autant: son parrainage a déjà été accordé Emmanuel Macron, qu'il a récemment rallié après avoir été membre du RPR, de l'UMP et des LR depuis 1981. "Il faut être cohérent jusqu'au bout", justifie celui qui est également président de la commission des Finances à l'Assemblée.
Appelle-t-il donc les élus locaux à suivre l'exemple de David Lisnard? "Je pense que les maires doivent pouvoir le faire, mais c'est très compliqué", note l'ancien ministre. "J'en ai discuté récemment avec des amis maires plutôt de droite ou divers droite, dans ma propre circonscription, aucun n'avait parrainé, en disant 'j'ai été élu sans étiquette, aujourd'hui on m'en met une, j'aurais beau expliqué avoir parrainé untel ou untel pour que le débat démocratique ait lieu, les électeurs ne le comprendraient pas'. Je me mets à la place des maires, ce n'est pas si simple."
Face à cette situation, Éric Woerth pointe du doigt un coupable. "La vraie erreur, c'est d'avoir levé l'anonymat, c'est une erreur de François Hollande", accuse-t-il.