Pour Jean-Pierre Raffarin, "un front républicain anti-Nupes est en cours de constitution"

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin le 30 septembre 2019 à Paris - ERIC FEFERBERG © 2019 AFP
Une analyse qui ne passe pas inaperçue. Vu plus d'un million de fois en à peine quelques heures ce dimanche soir, le tweet de Jean-Pierre Raffarin sur les résultats de l'élection législative partielle en Ariège dimanche soir a été vivement critiqué par plusieurs députés de gauche.
"Législatives: Il semble bien qu’un front républicain anti Nupes est en cours de constitution…" a écrit l'ancien Premier ministre, alors que la Nupes/LFI Bénédicte Taurine a été battue largement par la dissidente socialiste Martine Froger.
"Vous en êtes là? Vous devez vraiment être désespérés pour oser affirmer que LFI, le PS, EELV et le PC ne sont pas républicains", lui a répondu le député insoumis Aymeric Caron.
"Vous devriez manier l’expression 'front républicain' avec plus de mesure", a abondé son collègue Génération.s Benjamin Lucas.
"Un rejet de l’extrémisme, de gauche comme de droite"
Jean-Pierre Raffarin, désormais membre d'Horizons, le parti d'Édouard Philippe, a été nommé Premier ministre par Jacques Chirac après l'élection présidentielle de 2002, un scrutin où l'expression "front républicain" a pris tout son sens quand 82% des électeurs ont voté pour le président de la République sortant et contre Jean-Marie Le Pen, candidat du Front national.
Depuis, d'années en années, la stratégie du "front républicain", qui consiste au rassemblement (ou le désistement) de plusieurs partis au profit du mieux placé face à l'extrême droite, a semblé refluer. Notamment quand l'UMP (Les Républicains) a décidé de choisir le "ni-ni" (ni PS, ni FN) lors des élections départementales de 2015.
En 2022, "l'effondrement" du "front républicain" a été l'une des causes de l'arrivée à l'Assemblée nationale de 88 députés du Rassemblement national, un record depuis le début de la Ve République.
Dans la soirée, peu avant minuit, Jean-Pierre Raffarin a tweeté une nouvelle fois, affirmant que "le rejet de la NUPES est en grande partie un rejet de l’extrémisme, de gauche comme de droite."