"Sortir de l'hypocrisie": Vallaud appelle l'exécutif à aller "plus loin" sur la régularisation des sans-papiers

Boris Vallaud, chef de file des députés socialistes, à l'Assemblée nationale le 21 septembre 2022 - Thomas SAMSON / AFP
Le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud appelle ce mercredi à "sortir de l'hypocrisie" concernant la régularisation des travailleurs sans-papiers et plaide pour que le gouvernement aille "plus loin" sur ce sujet dans le cadre de sa loi immigration.
"Les travailleurs sans papiers apportent leur contribution à l'économie", pose d'abord l'élu des Landes, interrogé par Le Monde. Avant de faire remarquer que ces derniers "aident largement à faire tourner un certain nombre de secteurs comme la restauration, le bâtiment, les travaux publics, les services d’aide à la personne..."
Par ailleurs, "les Français sont majoritairement favorables à la régularisation par le travail", relève encore le socialiste.
"Notre vote n'est pas acquis"
Dans son projet de loi immigration, qui doit être examiné par le Sénat à partir du 6 novembre, l'exécutif entend jouer sur deux jambes, entre fermeté et régularisation. Concernant le second aspect, il propose la création d'un titre de séjour pour les métiers en tension dans son article 3.
La droite, dont le soutien est espéré, rejette fermement cette mesure. Elle menace de déposer une motion de censure si cette disposition est maintenue.
À l'inverse, Boris Vallaud demande au gouvernement d'aller "plus loin" avec des conditions "plus favorables" à la régularisation des sans papiers. Celui qui fut secrétaire général adjoint à l'Élysée sous François Hollande assure que le vote de son groupe sur l'article 3 "n'est pas acquis".
Il avait déjà mis la pression une première fois en signant une tribune dans Libération, aux côtés de certains de ses collègues de la Nupes et surtout d'élus issus de l'aile gauche de la majorité.
S'il met en avant les exigences des roses, Boris Vallaud ne se fait néanmoins pas d'illusions: "Nous pensons qu'il n'y aura pas de majorité sur ce texte", déclare-t-il. Le gouvernement, lui, pari sur l'inverse. Du moins publiquement. Interrogé par France Info ce mardi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est montré confiant quant à la possibilité de trouver un "compromis politique".
"Nous ferons adopter ce texte, je n'ai pas de doute", a clamé le patron de la place Beauvau. Reste à voir cependant la méthode. Dans le cas où il ne réunirait pas une majorité absolue, l'exécutif est-il prêt à passer son projet de loi sans vote des députés, avec un 49.3?