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"Elle, c'est elle et moi, c'est moi": Raphaël Glucksmann promet de "trancher" l'éventuel conflit d'intérêt avec Léa Salamé s'il est candidat en 2027

Le leader de Place Publique Raphaël Glucksmann lors du congrès de son parti, le 16 mars 2025 à Paris

Le leader de Place Publique Raphaël Glucksmann lors du congrès de son parti, le 16 mars 2025 à Paris - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

L'eurodéputé Raphaël Glucksmann est revenu sur la nomination de sa compagne Léa Salamé au journal télévisé de France 2. La question d'un éventuel conflit d'intérêt "sera tranchée de manière transparente" en cas de candidature à la présidentielle, a expliqué l'élu Place publique tout en assurant ne pas être sur la ligne de départ à ce stade.

Le leader de Place publique, très identifié sur la défense de l'Ukraine et de l'Europe, a assuré ne pas être candidat à ce stade, mais nombreux voient en lui celui qui portera le flambeau de la gauche sociale-démocrate en 2027, depuis qu'il est arrivé en tête de la gauche (13,8%) aux européennes, sur une liste Place publique-Parti socialiste.

Il a dit espérer "que la gauche proeuropéenne et viscéralement démocrate arrête de se faire marcher dessus et de foutre ses principes dans la poche", lors d'une conférence de presse à Paris, dans un tacle au Parti socialiste, son partenaire privilégié, qui a fait alliance en 2022 et 2024 avec La France insoumise.

"Transparence" avec Léa Salamé

Celui qui compte parmi les mieux placés dans les sondages à gauche, a expliqué que "ne pas faire ce qu'on a fait là", c'est-à-dire la préparation d'un projet, avait "conduit à la domination de la gauche par Mélenchon et les Insoumis".

Il a également assuré que l'éventuel conflit d'intérêt avec sa compagne, la journaliste Léa Salamé, future présentatrice du 20H00 de France 2, serait "tranché de manière transparente" s'il devenait officiellement candidat.

"Elle, c'est elle et moi c'est moi. On est en 2025 et je ne me voyais absolument pas discuter avec elle du fait qu'elle devrait ne pas faire quelque chose d'aussi important dans sa carrière parce que nous, nous sommes engagés dans un processus politique", a encore répondu l'eurodéputé.

Discret ces derniers mois, l'essayiste de 45 ans "ne pouvait pas revenir sans une armature solide sur le plan national, il a fallu qu'il bosse sur le fond", explique un proche.

"Acte 1"

L'eurodéputé s'est notamment déplacé sur le terrain à bas bruit et a fait appel à plus de 200 experts et 3.000 militants de Place publique (sur 12.000 adhérents), qui ont travaillé sur le projet.

Objectif: ne pas être surpris en cas de nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale, et présenter une offre structurée pour 2027, à l'instar de ce qu'a fait Jean-Luc Mélenchon avec LFI.

"L'acte 1" de son projet, qui reprend plusieurs éléments de son programme européen, s'articule autour d'une "France puissante qui protège" et d'un "nouveau contrat social et démocratique", avec trois éléments clés: "l'écologie, le travail et la justice", a expliqué M. Glucksmann, qui a obtenu lundi le ralliement de l'ex-député macroniste Sacha Houlié.

Augmentation du SMIC

Pour que la France redevienne souveraine et ne dépende plus des énergies fossiles, "il faut mettre en place la révolution écologique", a-t-il expliqué, en développant par exemple le "fabriqué en France ou une politique de "sobriété énergétique".

Il veut aussi "remettre la question du travail et des travailleurs au coeur de la question sociale", par exemple en augmentant le Smic à 1.600 euros en deux ans ou en rééquilibrant "la fiscalité entre le travail, le capital et l'héritage".

Pour "régénérer la démocratie", il défend la proportionnelle, l'investiture du Premier ministre par un vote de confiance de l'Assemblée nationale, et propose que les partis politique soient financés par un "fléchage" des fonds publics choisi par les citoyens au moment de leur déclaration d'impôt.

Il entend aussi abroger la réforme Borne des retraites, et plaide en attendant pour "gratter tout ce qu'on peut gratter" du conclave des partenaires sociaux.

Pas un programme présidentiel

Mais ce projet n'est pas, à ce stade, d'un programme présidentiel. "C'est ce qu'on va apporter au pot commun à gauche", afin de discuter avec le PS puis d'autres forces politiques "dont les visions sont compatibles", précise Saïd Benmouffok, le représentant de Place publique à Paris.

Raphaël Glucksmann refuse de participer à une primaire, persuadé que la dynamique sondagière créera le vote utile autour de lui.

Mais il a assuré que le PS restait un "partenaire particulier", convaincu que les deux formations travailleront ensemble pour 2027.

MPB avec AFP