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Parti socialiste

Primaire à gauche: les rapports de force avant le scrutin

Benoît Hamon fait désormais figure de favori.

Benoît Hamon fait désormais figure de favori. - AFP

Lors du dernier débat de la primaire à gauche, la tendance "tous contre Hamon" a émergé. Imposant les thèmes de discussion, le candidat de l'aile gauche de la gauche est désormais jugé le plus convaincant.

Le scrutin reste incertain. Après un peu plus de trois semaines de débat et trois débats télévisés, les sept candidats à la primaire à gauche vont être fixés sur leur sort ce dimanche. Alors qu'un trio de tête Valls-Montebourg-Hamon s'est dégagé lors des deux premiers débats, ce troisième exercice a permis de dégager un nouveau courant: le "tous contre Hamon". Le candidat représentant de la gauche sociale a été l'objet de nombreuses attaques notamment sur sa proposition du revenu universel. Visées par ses adversaires, ses idées sont bien accueillies par les électeurs.

> "La percée Hamon se confirme"

Au cours de ce troisième débat, c'est Benoît Hamon qui a été le plus convaincant à en croire le sondage Elabe pour BFMTV réalisé juste après la confrontation entre les sept candidats. 29% des téléspectateurs ont jugé que Benoît Hamon avait été le candidat le plus convaincant de la soirée. Il devance légèrement Arnaud Montebourg, à 28%, sept de plus que Manuel Valls. L'écart est même bien plus important parmi les sympathisants de gauche. "La percée Hamon se confirme, confirme Yves-Marie Cann, directeur des études politiques d'Elabe. Ce qui est intéressant c’est qu’elle se confirme auprès des téléspectateurs interrogés, et parmi ces téléspectateurs également auprès des sympathisants de gauche."

> Le représentant des valeurs de la gauche

Dans ce débat d'idées, l'enjeu pour les candidats était notamment d'incarner celui qui représente le mieux la gauche, notamment face à la candidature d'Emmanuel Macron présente dans toutes les têtes. A ce jeu, c'est donc Benoît Hamon qui l'emporterait. "Cette dynamique Hamon s’explique par au moins deux éléments, analyse Yves-Marie Cann. Pour les téléspectateurs, c’est celui qui défend le mieux les valeurs de la gauche." Ce tour de force, notamment face à Arnaud Montebourg ou Vincent Peillon, repose, semble-t-il, sur sa capacité à avoir réussi à imposer ses thèmes de campagne, et surtout le revenu universel, au coeur des débats. "Le deuxième élément, qui est plus surprenant, c’est que Benoît Hamon, au fil des débats a gagné en 'présidentialité', c’est-à-dire que dans l’esprit des gens il a une stature d’homme d’Etat", estime le sondeur.

> Et les autres?

L'entourage du quatrième homme, Vincent Peillon, voulait encore y croire jeudi soir, rappelant que cette place a été longtemps occupée par François Fillon. Mais face à "la dynamique Hamon", celui qui était annoncé comme le favori est désormais bien isolé. Manuel Valls qui a connu une semaine difficile avec notamment l'épisode de la gifle, ne convainc. Pis, défendre son bilan devient un handicap. "Débat après débat, il a perdu des points dans sa capacité à convaincre les électeurs, note Yves-Marie Cann. Là notamment où il n’a pas réussi à les convaincre, c’est sur son ancrage politique à gauche et sa volonté de changer les choses. Finalement il paie son statut d’ancien Premier ministre, voire même d’être toujours Premier ministre dans l’esprit des gens. Il y a un bilan à gérer et ça le pénalise dans cette campagne électorale." 

Et l'ancien Premier ministre est conscient du risque de voir un duel Hamon-Montebourg au second tour: en cas de défaite à la primaire, il a assuré qu'il n'arrêterait pas la politique. "Je n'ai pas envie de la perdre, confie-t-il à RMC. On va laisser les électeurs se déterminer. (…) Il ne faut jamais jouer le match avant, vous le savez bien."

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J.C.