Malek Boutih: "La culture est le seul moyen de contrer l’intégrisme"

Le socialiste Malek Boutih, le 25 septembre 2012. - Jacques Demarthon - AFP
Le député PS de l'Essonne Malek Boutih a appelé lundi à la formation d'une "colonne républicaine" chez les musulmans pour faire face aux intégristes, déclarant en avoir "marre" des propos selon lesquels la France "serait toujours raciste".
"Il faut qu'au sein des musulmans, nous formions une colonne républicaine pour (...) affronter" les intégristes, a estimé l'ancien président de SOS Racisme sur France Inter.
"Il faut un encadrement humain beaucoup plus fort et surtout, surtout, c'est très important, ces gens-là ne doivent pas avoir des territoires dans lesquels on ne peut pas les contrôler. Ce qui se passe dans un certain nombre de cités aujourd'hui en fait des bases arrière" à l'intégrisme, a-t-il ajouté.
"Il n'est pas impossible de contre-attaquer parce que nous voyons les jeunes jihadistes, mais nous ne voyons pas le nombre de jeunes français qui sont issus de ces quartiers et qui n'en peuvent plus, qui ont envie d'être engagés, qui ont envie qu'on leur donne une chance de combattre ces gens-là. Or, ceux-là, on les a abandonnés", a poursuivi le député. "Donc, aujourd'hui, nous avons une armée républicaine potentielle sur le territoire. Il faut l'armer idéologiquement, intellectuellement, il faut lui donner de l'autorité...", a-t-il dit.
"Enormément de musulmans heureux" en France
Malek Boutih a déploré que "l'Etat a prouvé à plusieurs reprises que quand ces populations sont menacées par les islamistes, il y a personne pour venir les défendre".
"J'en ai marre du procès d'intention permanent comme quoi la France serait toujours raciste et les autres toujours des victimes. Notre pays évolue, les familles se mélangent", a-t-il plaidé par ailleurs, en rappelant qu'il avait été président de SOS Racisme.
"Vous avez énormément de musulmans, une majorité de musulmans qui vivent en France sont heureux dans ce pays et ont peur non pas du racisme, ils ont peur des intégristes (...) Nous sommes dans un pays qui s'est mélangé", a-t-il poursuivi.
"La culture, seul moyen de contrer l’intégrisme"
Malek Boutih a par ailleurs prôné la culture comme un levier d’émancipation et une arme précieuse pour combattre le terrorisme.
"Je suis républicain parce qu’il y avait une bibliothèque en bas de chez moi, et pas une salle de rap. C’est ça la différence. Le rap j’adore, hein, j’en écoute. Mais je pense que dans cette bataille idéologique, l’ouverture à la culture, l’émancipation est le seul moyen de contrer l’intégrisme", a expliqué l'élu socialiste.
"Il faut comprendre ce que sont les dynamiques politiques de l’intégrisme. C’est pas une sorte de vaudou. A un moment ou à un autre, l’être humain est ainsi fait soit il va vers le meilleur, soit il cherche une confrontation", a-t-il poursuivi. "Il y a une génération dont on a abandonné toute politique culturelle parce qu’il y avait iTunes sur Internet. Tout le monde n’est pas sur iTunes, tout le monde n’a pas accès à des livres."