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Parti socialiste

Kouchner dénonce le "mépris" de Hollande pour sa famille politique

Bernard Kouchner, en novembre 2014.

Bernard Kouchner, en novembre 2014. - Bertrand Guay - AFP

Celui qui fut ministre sous Mitterrand, puis sous Sarkozy, ne mâche pas ses mots pour qualifier l'état du Parti socialiste, et dénonce l'attitude "méprisante" de François Hollande à l'heure où la majorité est en crise.

Pour Bernard Kouchner, le cafouillage autour de la participation au premier tour de la primaire de la gauche n'est qu'un énième dysfonctionnement à ajouter au bilan du Parti socialiste. Dans une interview au Parisien, le cofondateur de Médecins sans frontières, qui fut plusieurs fois ministre au sein de gouvernements de gauche et de droite, juge sévèrement François Hollande et le PS, dont il a pourtant fait partie jusqu'en 2007, année de sa nomination au Quai d'Orsay au sein du gouvernement de François Fillon. 

"Le Parti socialiste est l'ombre de lui-même. C'est plus grave que de ne pas avoir de cohérence dans les chiffres", juge ainsi Bernard Kouchner. 

Et de dénoncer le "mépris difficile à supporter" dont fait preuve selon lui François Hollande, face à la situation de crise au sein de la majorité, qu'il n'a pas réussi à "ressusciter". 

"Face à la division du PS, à la grande explication entre les courants, il va au théâtre chez Drucker", fustige-t-il.

Le PS "doit complètement se réformer"

Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères, la faible mobilisation au premier tour de la primaire, le 22 janvier, s'explique par le fait qu'une "fracture" s'est installée entre le PS et les Français, une fracture selon lui "symbolique de l'incompréhension d'une époque".

"Le parti n'a pas fait sa mue, n'a pas été capable de faire la pédagogie de la mondialisation. (...) Le PS a refusé de reconnaître que le monde changeait, avec toutes les conséquences sur les perspectives de travail", martèle encore Bernard Kouchner, estimant que le parti doit "complètement se réformer" pour espérer avoir un avenir. 

Macron "fait naître l'espoir"

Bernard Kouchner confie avoir voté pour Manuel Valls au premier tour de la primaire, mais place ses espoirs en la personne d'Emmanuel Macron. "S'il y a quelqu'un qui fait naître l'espoir, c'est bien lui", estime-t-il. "C'est l'homme qui ne s'arrête pas au clivage droite-gauche, et il reste humaniste". 

A.S.