"Français de souche": pour Filippetti, Hollande a commis "une faute"

Aurélie Filippetti - KENA BETANCUR - AFP
"'Français de souche': plus qu'une maladresse, une faute". L'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti s'est montrée cinglante sur Twitter, mardi, en écho aux propos de François Hollande lors du 30e dîner du Crif, la veille.
Revenant sur la profanation du cimetière juif de Sarre-union, en Alsace, le chef de l'Etat a raconté: "J'étais la semaine dernière dans ce cimetière dévasté par de jeunes lycéens, Français de souche comme on dit, ignorants au point de ne pas avoir vu les écritures en hébreu, inconscients pour ne pas avoir remarqué les étoiles de David, mais à ce point intolérants pour renverser le monument dédié aux victimes de la Shoah".
Mais cette expression née à l'extrême droite, défendue par le polémiste Eric Zemmour ou l'essayiste Alain Finkielkraut, est tout sauf anodine. "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde", a regretté Aurélie Filippetti, citant Albert Camus.
Si François Hollande n'est pas revenu encore sur ses propos controversés, les soutiens sont peu nombreux. Le président de la République a-t-il commis une bourde? "Je n'emploie jamais cette expression", a indiqué le patron des députés PS Bruno Le Roux, mardi sur BFMTV. Mais pour lui, François Hollande a utilisé l'expression pour la dénoncer.
Faure défend Hollande, Filippetti répond
"La faute c'est de donner à penser que FH (François Hollande, ndlr) valide "français de souche" quand il l'utilise pour la retourner contre ses auteurs", a également avancé, sur Twitter, le député socialiste Olivier Faure.
Aurélie Filippetti a répondu, toujours sur Twitter, à ce dernier: "en utilisant ce terme, François Hollande lui donne une légitimité qu'il n'avait jamais eue encore" Puis de relayer les propos retrouvés de Ségolène Royal sur la question en 2006: "Il n'y a pas les Français de souche et les français de feuillage et de branchage".
La présidente des jeunes socialistes, Laura Slimani, a également regretté les propos d'une "violence inouïe" du chef de l'Etat tout comme le député écologiste Sergio Coronado qui avait tranché sur Twitter: "'Francais de souche...'. Français tout court. Les mots sont importants".