Thomas Thévenoud: "Je ne dois pas un centime à l'Etat"

A la suite de la plainte déposée par Bercy, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour fraude fiscale contre l'ancien Secrétaire d'Etat, Thomas Thévenoud. Il s'est défendu, ce mardi en fin d'après-midi, au micro de BFMTV.

Il a décidé de prendre la parole pour se défendre. L'ancien Secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Thomas Thévenoud, visé par une plainte de Bercy, est désormais l'objet d'une enquête pour fraude fiscale, a fait savoir ce mardi le parquet de Paris. Face à ce nouveau rebondissement, l'actuel député, sans étiquette, de Saône-et-Loire, a livré sa version des faits auprès de BFMTV.

Quelques heures après la publication de son interview dans les colonnes de Libération, celui qui fut d'une extrême discrétion depuis l'éclatement de l'affaire et son éviction du gouvernement n'a décidément plus de mal à s'exprimer. C'est dans son bureau de l'Assemblée nationale qu'il a reçu Apolline de Malherbe et nos équipes.

"J'ai payé tout ce que je devais à l'Etat"

"Pendant huit je me suis astreint au silence, car j'ai considéré que j'avais fait une faute, une faute grave", a-t-il justifié dans un premier temps sur notre antenne. Mais pourquoi prendre la parole maintenant? "Car il y a une élément nouveau, la plainte déposée par Bercy", a-t-il rétorqué.

Ce long silence était-il une façon, pour l'élu, de se faire pardonner et de payer ses dettes? "Quand on a des dettes, on les paye vraiment, sonnant et trébuchant. J'ai payé tout ce que je devais à l'Etat, je ne dois pas un centime à l'Etat", a encore affirmé sur BFMTV Thomas Thévenoud, "j'ai payé toutes les pénalités correspondantes à mes retards".

"Retard", le mot est important aux yeux du député, qui a bien insisté dessus. "Je rappelle qu'il s'agit de retards, il ne s'agit pas d'un système de fraude fiscale, je n'ai pas caché mes revenus, et je n'ai pas caché d'argent en Suisse", a-t-il plaidé. "Chaque année, j'ai payé mes impôts, mais en retard. Est-ce que j'ai menti? Non. J'ai reconnu immédiatement mes fautes."

"Mon nom est traîné dans la boue"

Désormais, Thomas Thévenoud souhaite avancer. "Ça fait huit mois que mon nom est traîné dans la boue", a-t-il encore regretté sur notre antenne. "Je suis victime de moi-même, je m'en veux tous les jours." Mais de cette erreur, celui qui fut viré du gouvernement au bout de seulement neuf jours a souhaité en faire "quelque chose de positif".

Est-il, comme il l'a avancé, victime d'un acharnement? "La plainte a été déposée par l'administration fiscale, donc le gouvernement", a-t-il répondu. Avant d'ajouter: "Il doit bien y avoir un intérêt, mais il faut leur demander."

Entre sa situation fiscale, qu'il a affirmé avoir régulé, et d'autres "manifestement frauduleuses", Thomas Thévenoud a également dénoncé un "deux poids, deux mesures". "Derrière le nom de Thévenoud, on oublie tout le reste", a-t-il même avancé.

Il n'est pas tendre avec le gouvernement

L'ancien Secrétaire d'Etat au Commerce extérieur a également été invité à s'exprimer sur l'action de l'actuel gouvernement. Et il n'a pas été tendre avec ce dernier. "Il faut aider les gens à s'en sortir, et ça n'a pas été suffisamment fait depuis deux ans," a-t-il attaqué. "C'est pas 100.000 emplois aidés qui vont changer..."

Dans la même veine, l'élu s'est déclaré en colère. "J'enrage de voir ce pays qui est doté de formidables atouts, ne pas se redresser. La mission de la gauche, c'est aider les gens qui ont moins de chance à s'en sortir." 

A ce titre, Thomas Thévenoud s'est montré affirmatif: il peut encore servir en tant que député. "Je pense avoir une utilité au niveau local, et je pense avoir aussi une utilité au niveau national." C'est d'ailleurs pour ça qu'il a affirmé, dès lundi soir, son intention de se représenter aux élections législatives de 2017.

Jé. M. avec Apolline de Malherbe