Après la plante de Bercy, Thomas Thévenoud veut aller jusqu'au bout

Thomas Thévenoud, visé par une nouvelle plainte déposée par Bercy, a fait part de toute sa détermination dans une interview accordée au journal "Libération". - Patrick Kovarik - AFP
Pour sortir de son silence, il a pris une pose des plus surprenantes. Accablé par une plainte de Bercy pour fraude fiscale, Thomas Thévenoud a choisi les colonnes de Libération pour se défendre, et livrer une longue interview, ce qu'il n'avait plus fait depuis des mois. L'occasion pour l'ancien Secrétaire d'Etat de faire part de toute sa détermination, et de revenir sur la "très maladroite" expression de la "phobie administrative". Ce qu'il faut en retenir.
Il apprend la plainte "dix minutes" avant les médias
Le député de Saône-et-Loire, qui "refuse qu'on se rachète une morale à bon compte sur son dos" alors qu'il affirme avoir "corrigé ses fautes", a toute d'abord expliqué avoir appris la plainte de la Commission des infractions fiscales par une lettre avec accusé de réception à La Poste seulement "dix minutes" avant l'annonce de la nouvelle dans la presse, au journal Le Monde en l'occurrence.
Il compte "se battre"
"Ou c'est une violation du secret de l'instruction et mon avocat fera ce qu'il faut, ou c'est une orchestration politique", estime Thomas Thévenoud, qui compte "se battre" sur la base du principe juridique "non bis in idem, qui pose qu'on ne peut être sanctionné deux fois pour la même faute" et prévient qu'il "peu(t) aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme".
"Je vais me battre pour restaurer l'honneur de ma famille. Je ne suis pas un fraudeur", insiste l'ancien élu PS, soulignant combien ses filles notamment, sa femme mais aussi ses parents ont "dégusté".
"La phobie administrative"? Une expression "très maladroite"
"Est-ce qu'un parlementaire a droit à une seconde chance?" demande celui qui ne s'était pas exprimé publiquement sur l'affaire depuis son retour à l'Assemblée.
S'il concède que "la phobie administrative" invoquée à l'époque de son éviction du gouvernement était une expression "très maladroite", celui qui fut un éphémère secrétaire d'Etat au Commerce extérieur considère aussi que "toute l'administration fiscale" était au courant de sa situation lorsqu'il a été nommé au gouvernement.
Candidat à sa succession en 2017?
Le député désormais non inscrit juge aussi "possible" de se représenter aux législatives de 2017. "Les électeurs connaissent vraiment tout de ma vie, publique et privée. Ils savent que je ne lâche pas mes dossiers, que j'essaie de faire avancer les choses. Je fais confiance à la justice, mais si je me représente, les électeurs seront les seuls juges".
S'il assure avoir "évidemment" songé à démissionner de son mandat de député, il souligne avoir cherché à "réparer les dégâts" fiscalement et continué à travailler au Parlement.