BFMTV
Parlement

Réélection de Braun-Pivet: le NFP et le RN dénoncent un "accord" entre la droite et le camp présidentiel

placeholder video
Alors que Yaël Braun-Pivet a été réélue à la présidence de l'Assemblée nationale grâce aux voix de La Droite républicaine, ses opposants André Chassaigne et Sébastien Chenu ont critiqué cette alliance.

Une élection sur le fil. Yaël Braun-Pivet a été réélue ce jeudi 18 juillet à la présidence de l'Assemblée nationale en battant le communiste désigné par le Nouveau Front populaire André Chassaigne, avec 220 voix contre 207 pour son opposant de gauche. Une victoire qui n'était pas assurée pour la députée macroniste, dont le camp a été battu lors des élections législatives du 30 juin et 7 juillet.

L'élue des Yvelines a bénéficié du report des voix de la candidate Horizons Naïma Moutchou, et surtout du soutien de La Droite républicaine, qui a retiré son candidat Philippe Juvin à l'issue du premier tour.

Entre les deuxième et troisième tours, la gauche a retenu son souffle, se reprenant à espérer après le désistement du candidat de Liot Charles de Courson, qui aurait pu lui profiter. En vain.

"Alliance contre nature"

Auprès de la presse, André Chassaigne a dénoncé avec virulence un vote "volé" par une "alliance contre nature" entre le camp présidentiel et la droite, alors que la gauche est arrivée en tête au second tour des législatives.

"Au prix d'un accord secret avec LR dont nous découvrirons les contreparties, du contournement de la Constitution en faisant voter 17 ministres, la candidate de l'Élysée retrouve le perchoir après 3 défaites successives aux européennes et législatives. Summum du déni démocratique", a fustigé sur X le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Sébastien Chenu a lui dénoncé une "victoire des combines". "Les Républicains, qui se sont fait élire il y a 15 jours en disant qu'ils étaient l'opposition à Emmanuel Macron, viennent de voter pour Yaël Braun-Pivet", a-t-il dénoncé.

"Loin des combines entre l’extrême gauche, les macronistes et les LR, qui ont formé il y a trois semaines des alliances contre nature pour faire perdurer ceux qui ont échoué, nous continuerons de défendre les Français et les intérêts de notre pays", a également écrit sur X Marine Le Pen.

La Droite républicaine voulait "faire barrage"

Après la défaite du camp présidentiel, arrivé deuxième au soir du second tour des législatives, Yaël Braun-Pivet réalise un coup inespéré, grâce au concours d'une droite elle-même affaiblie.

Mais le porte-parole de La Droite républicaine Vincent Jeanbrun de vouloir "faire gagner (ses) idées", couchées dans un "pacte législatif" qu'elle propose à la macronie. L'élu du Val-de-Marne souhaitait ce jeudi "faire barrage" à la gauche. "Heureux que l'Assemblée nationale ne soit pas présidée par La France insoumise et ses alliés", s'est-il félicité.

Ce vendredi, les discussions reprendront pour attribuer les postes clés de l'Assemblée nationale, membres du bureau et présidents de commission. De son côté, la gauche voit, elle, s'éloigner la perspective d'accéder au pouvoir, au moins dans l'immédiat. Le président du groupe PS, Boris Vallaud, a cependant promis ce jeudi soir qu'elle dégainerait "un nom très vite" pour briguer Matignon.

Ariel Guez