Loi immigration: une macroniste évoque un débat "offert sur un plateau d’argent" au RN, polémique à gauche

De nombreux élus de gauche se sont insurgés ce mardi soir après les propos de la vice-présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée, regrettant le vote RN sur la loi immigration, offerte "sur un plateau d'argent" par la majorité.

"Au moins, ça a le mérite d'être clair", écrit Clémentine Autain, députée LFI de Seine-Saint-Denis. "Au moins maintenant ils mettent des mots précis sur leurs pensées… et sur leurs actes. La honte", affirme de son côté la cheffe de file des écologistes Marine Tondelier.

C'est une phrase qui a très vite provoqué la polémique. Sur la chaîne LCP ce mardi 12 décembre, la vice-présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée Nationale a déclaré à un député du Rassemblement national:

"Vous avez décidé de sanctionner un texte dont vous souhaitez débattre depuis plus de 40 ans, nous vous l'offrons sur un plateau d'argent avec près de 280 amendements du RN et vous avez refusé ce débat".

"Alliance avec l'extrême droite"

Nadia Hai réagissait ainsi au vote ce lundi des députés RN en faveur de la motion de rejet du projet de loi immigration, portée par les écologistes et également votée par la Nupes et une majorité de Républicains.

Sur les réseaux sociaux, les élus de gauche voient en cette phrase un "flagrant délit de connivence avec le RN", pour reprendre les mots de Boris Vallaud, député socialiste. "L'alliance idéologique continue entre l’extrême droite et la macronie", écrit de son côté l'insoumis Thomas Portes.

"La vice-présidente du groupe macroniste avoue: la loi immigration, le RN en rêvait depuis 40 ans et Macron leur a offert 'sur un plateau d'argent'", affirme Jean-Luc Mélenchon sur X (anciennement Twitter).

"Nadia Hai révèle le calcul qui est celui des macronistes depuis le début: substituer la passerelle au barrage en espérant être soutenus par l’extrême droite", dénonce Nathalie Oziol, députée LFI.

Raquel Garrido, David Cormand, Ian Brossat... La sortie de Nadia Hai a fait bondir dans les rangs de la gauche. "Qui s'est compromis?", a demandé à Élisabeth Borne la députée Sandrine Rousseau, référence aux critiques de la majorité à l'encontre de la Nupes, les accusant de s'être alliés avec l'extrême droite pour rejeter le projet de loi immigration du gouvernement.

Salomé Robles