"Opportunisme cynique ou immaturité politique": Cazeneuve se paye Macron

Bernard Cazeneuve estime qu'Emmanuel Macron pratique un "opportunisme cynique". (Photo d'illustration) - AFP
Il est des symboles avec lesquels on ne plaisante pas. Surtout quand on se revendique de gauche, et qu'on est de surcroît un Premier ministre socialiste. 21 ans jour pour jour après la mort de François Mitterrand, Bernard Cazeneuve a ce dimanche, comme beaucoup de ses homologues, tenu à rendre hommage à l'ancien président de la République en allant sur ses terres, à Jarnac, où il repose.
Avant lui, c'est Arnaud Montebourg, dès ce samedi, qui était revenu sur son admiration pour l'ancien chef de l'Etat: "Je ne me situe pas par rapport aux autres, mais Mitterrand, pour moi, c'est mon enfance, mon grand père habitait dans son canton de Château-Chinon. Son inspiration m'est indispensable", avait-il déclaré. Plus tôt ce dimanche, c'est le prédécesseur de Bernard Cazeneuve à Matignon, Manuel Valls, qui s'est présenté comme l'héritier de François Mitterrand, alors en meeting ce dimanche à Liévin.
Mais il y en a un autre, vendredi, qui a revendiqué l'héritage de Mitterrand: Emmanuel Macron. En meeting à Nevers, l'ancien ministre de l'Economie et candidat à la présidentielle de 2017 avait déclaré: "Cette terre est chargée d'histoire, chargée de politique au sens noble du terme. C'est bien sûr une terre mitterrandienne, c'est aussi la terre de Bérégovoy", rapportait RTL.
Une petite phrase assassine
Une revendication qui ne passe pas, aux yeux du Premier ministre, qui n'a pas hésité à critiquer farouchement la position affichée par son ancien collègue du gouvernement. Il a ainsi rappelé que François Mitterrand admettait en son temps "que les partis de gauche puissent évoluer, mais pas au point de théoriser le 'ni droite, ni gauche' qu'il considérait comme un ailleurs improbable. À moins qu'il ne fût la manifestation d'un opportunisme cynique dans des circonstances particulières ou d'une confondante immaturité".
"C'est une belle valeur que la fidélité... comme la loyauté d'ailleurs", a-t-il souligné au passage, dans une nouvelle allusion à peine voilée à la défection d'Emmanuel Macron du président François Hollande.