"On pourrait l'appeler ISF": Darmanin raillé par la gauche après son appel à la "solidarité nationale"

- - GUILLAUME SOUVANT / AFP
Malgré la crise sanitaire, l'action gouvernementale n'échappe pas aux polémiques. Cette fois-ci, c'est au tour de Gérald Darmanin de se voir copieusement raillé après une initiative diffusée sur Twitter. Ce lundi soir, le ministre de l'Action et des Comptes publics a lancé un appel à la "solidarité nationale" des Français, les appelant à contribuer pour aider les entreprises dont la situation financière est plombée par le coronavirus.
Il n'en fallait pas davantage aux leaders des différentes oppositions de gauche pour taper à bras raccourci sur l'ancien maire de Tourcoing. Qu'il s'agisse de La France insoumise, du Parti communiste, d'EELV ou du Parti socialiste, tous se montrent scandalisés par la formule, qui recouvre d'après eux l'objet même de l'impôt.
Dans son message originel, Gérald Darmanin a annoncé la mise en place d'une "plateforme de dons" en ligne "pour permettre à tous ceux qui le peuvent, particuliers ou entreprises, d’apporter leur contribution à l’effort de solidarité de la nation envers les plus touchés".
"Trop c'est trop"
"On pourrait même l'appeler ISF", lui a rétorqué le PCF sur son compte Twitter officiel. Le sénateur Fabien Gay y est également allé de son propre tacle, dénonçant les "1% les plus riches" qui d'après lui "peuvent continuer à optimiser" et "s'adonner à l'évasion fiscale".
Derrière toutes ces critiques, il y a celle de la suppression par Emmanuel Macron, en début de quinquennat, de l'impôt de solidarité sur la fortune. Il a été remplacé au 1er janvier 2018 par l'IFI (impôt sur la fortune immobilière), dont l'assiette est réduite et le rendement, moindre (3 milliards d'euros de rentrées en moins en 2019 d'après Le Figaro). "Rétablissez l'ISF d'abord", a renchéri le député LFI du Nord Adrien Quatennens.
"Trop c'est trop. La solidarité nationale c'est l'impôt", s'est indigné le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts, Julien Bayou. "ISF, flat tax, CICE sans contrepartie : les cadeaux aux plus riches et dont on n'a pas vu le début d'un ruissellement. En revanche on voit bien les effets sur les moyens en berne pour l'hôpital", estime-t-il.
Le député PS des Landes Boris Vallaud a quant à lui manié l'ironie, évoquant les possibilités qui pourraient permettre aux Français - notamment les plus aisés - de contribuer à l'effort national face au Covid-19:
"Un truc comme une contribution de chacun selon ses moyens? Un impôt progressif? Et soyons fous, même sur la fortune!"