Nouvelle-Calédonie: le défilé annulé, la Fête nationale revue à la baisse dans un contexte de crise

Les gendarmes face à des manifestants indépendantistes sur le barrage routier sur l'avenue Paul-Emile Victor à Dumbéa, le 24 juin 2024. - Delphine Mayeur / AFP
Une Fête nationale revue à la baisse. Le défilé officiel du 14-juillet a été annulé à Nouméa, en raison des violences qui secouent toujours l'archipel. Un regain de tension est constaté après un vaste coup de filet mené à partir du 19 juin dans les milieux indépendantistes et après quoi treize militants ont été mis en examen et sept placés en détention provisoire.
Les loyalistes appellent toutefois à célébrer tout de même ce 14-Juillet. En l'absence de défilé militaire, des dizaines de Calédoniens, à l'appel des partis Les Loyalistes Le Rassemblement-Les Républicains, ont organisé dimanche matin un cortège de véhicules pavoisés aux couleurs tricolores dans les rues de Nouméa.
Mais de l'autre côté de l'échiquier politique, dans l'après-midi, ce sont les indépendantistes qui ont défilé, drapeau vert, rouge, bleu et jaune frappé de la flèche faîtière en main dans plusieurs quartiers de la capitale. Aucun incident majeur n'a été rapporté.
Des forces de l'ordre mises à l'honneur
Un dépôt de gerbe a été organisé au Monument aux morts, place Bir Hakeim, en lieu et place de l'habituel défilé militaire organisé chaque année dans la capitale. "Les policiers et les gendarmes sont sur le terrain, il n'était pas convenable dans ces conditions de les mobiliser sur un défilé militaire", a indiqué le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, alors que la commémoration du 14-Juillet se déroule quasiment deux mois jour pour jour après le début des violences liées à la réforme du corps électoral rejetée par les indépendantistes.
Les forces de l'ordre ont toutefois été mises à l'honneur de la courte cérémonie, où la direction territoriale de la police nationale et la gendarmerie nationale se sont vues décerner la médaille pour Actes de courage et de dévouement à titre collectif.
Deux gendarmes et huit civils ont été tués depuis le 13 mai dernier et près de 500 membres des forces de l'ordre ont été blessés, selon le Haut-commissariat;