Municipales 2020: à Lyon, la droite rêve de victoire face à Collomb

Les élections municipales ne sont que dans 18 mois, mais la ville de Lyon compte déjà trois candidats. La droite, qui sera représentée par Etienne Blanc, entend bien bousculer la hiérarchie en faisant tomber Gérard Collomb de son trône.

Gérard Collomb va devoir batailler dur s'il veut atteindre son objectif. L'ancien ministre de l'Intérieur, qui devrait être désigné maire de Lyon lundi par le conseil municipal, devra mettre la main à la pâte dès sa prise de fonctions pour préparer les élections municipales de 2020. Car ses concurrents sont partis sur les chapeaux de roue et bien décidés à l'empêcher d'obtenir un 4e mandat de maire.

"La victoire de la droite, c'est 2020 ou jamais"

La semaine passée, deux nouveaux hommes ont officialisé leur candidature: d'un côté, l'indépendant Pascal Blache, qui se caractérise comme le "candidat de l'alternative". De l'autre, le Républicain Etienne Blanc, premier vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, bras droit de Laurent Wauquiez. 

Et la droite croit fort aux chances de son représentant. "La victoire de la droite, c’est 2020 ou jamais", s'enthousiasme Alexandre Vincendet, président de la fédération LR du Rhône, dans L'Opinion. "Nous arrivons à la fin d’un cycle. Etienne Blanc peut en ouvrir un nouveau", déclare le même homme dans les colonnes du Monde. 

Car les Républicains espèrent bien miser sur le "renouvellement" que peut apporter leur candidature. La droite n'a plus goûté au pouvoir à Lyon depuis 2001, année de la première investiture de Gérard Collomb. Même si Etienne Blanc, du haut de ses 64 ans, ne semble pas être le candidat idéal que l'on pourrait imaginer pour enrayer un "renouveau". 

Rassemblement du côté des Républicains

La droite joue également la carte de la solidarité pour mettre toutes les chances du côté d'Etienne Blanc, encore méconnu de la population lyonnaise. "C’est la première fois, depuis très longtemps à Lyon, qu’il y a un consensus. Etienne Blanc est celui qui a le plus la carrure pour porter une liste d’union", félicitait Alexandre Vincendet lors d'une conférence de presse pour laquelle une cinquantaine d’élus locaux LR se sont déplacés, comme le rapporte Libération. 

Malgré tous ces efforts mis en place, le candidat LR ne remporte pas l'adhésion des Lyonnais pour le moment. Selon un sondage Ifop-Fiducial réalisé pour Lyon Capitale et Sud Radio en octobre, il ne serait crédité que de 18% des intentions de vote. La liste de la majorité municipale soutenue par LaREM, conduite par Gérard Collomb, arriverait en tête, avec 31% d'intentions de votes.

Gérard Collomb lâché par la gauche

Si Stéphane Guilland, président du groupe LR au conseil municipal, reconnaît que ce sondage "fait mal", il préfère retenir une autre donnée importante: "57 % des Lyonnais veulent que Gérard Collomb ne se représente pas". Avant de se lancer dans des prédictions: "Gérard Collomb est au taquet à droite aujourd'hui. S'il veut gagner en 2020, il devra aller sur sa gauche et l'espace s'ouvrira pour nous. Il a énormément perdu à gauche. À nous d'être suffisamment bons pour qu'il perde des voix à droite", analyse-t-il pour Lyon Capitale. 

Il est vrai que Gérard Collomb a "énormément perdu à gauche". La Fédération PS du Rhône et les militants socialistes ont publié un communiqué le 27 octobre, pour appeler "les élus de la majorité du conseil municipal de Lyon à ne pas apporter leurs voix à Gérard Collomb le 5 novembre prochain", date à laquelle il doit redevenir maire après son passage au gouvernement. 

Si cet appel ne devrait pas avoir de conséquence sur sa nomination lundi, il y a fort à parier que la gauche n'apportera pas son soutien à l'ancien ministre de l'Intérieur pour les municipales de 2020. Gérard Collomb devra donc faire face, seul, à une fronde venue de tous les côtés.

Céline Penicaud