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Mosquée de Strasbourg: Schiappa accuse les Verts d'avoir "un problème avec les principes de la République"

La ministre déléguée auprès du ministère de l'Intérieur, invitée de BFMTV mercredi, a accusé la mairie écologiste de Strasbourg d'avoir commis "une faute politique grave" en finançant un projet de mosquée pro-turque.

Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministère de l'Intérieur chargée de la Citoyenneté, a estimé sur BFMTV qu'il n'y avait "aucune raison" que la construction de d'une mosquée soutenue pas une association pro-turque à Strasbourg soit financée par de l'argent public, alors que la municipalité écologiste a initialement adopté lundi le versement d'une subvention publique à ce projet.

Dans la lignée de Gérald Darmanin qui a accusé la maire de la ville (Jeanne Barseghian) de "financer une ingérence étrangère sur le sol" français, Marlène Schiappa a considéré qu'"une faute politique grave" avait été commise, et que celle-ci devait "être réparée par la voie démocratique et politique" par le biais d'"une nouvelle délibération".

"EELV pactise avec les tenants d'un islam politique"

"Manifestement, les Verts ont un problème avec les principes de la République" et "Europe Écologie-Les Verts (EELV) pactise avec les tenants d'un islam politique et radical", a accusé Marlène Schiappa au micro de BFMTV, estimant qu'"une ligne politique se dessinait" désormais au sein du parti.

"C'est ce que nous pouvons voir quand nous entendons quand les élus d'Europe-Ecologie-Les Verts s'exprimer. On voit qu'ils sont gênés aux entournures, que personne ne sait justifier sur le fond pourquoi une ville donnerait de l'argent public, 2 millions et demi d'euros, à une mosquée qui appartient à un groupe qui défend l'islam politique'", a-t-elle abondé.

"Pas un euro d'argent public aux ennemis de la République"

"Mon mot d'ordre c'est: 'pas un euro d'argent public pour les ennemis de la République'", a encore poursuivi la ministre déléguée à l'Intérieur, condamnant "un groupe qui refuse de condamner l'homophobie, de s'engager pour la laïcité de la République, pour l'égalité entre les femmes et les hommes".

Ce mercredi matin, le ministre de l'Intérieur a demandé "la saisine de la justice" pour dénoncer le principe d’une subvention de plus de 2,5 millions d’euros versée à la Confédération islamique "Milli Gorus" qui porte le projet de mosquée, une confédération réputée proche de la Turquie. La subvention a été votée au conseil municipale de Strasbourg le 22 mars.

EELV dénonce une "cabale médiatique"

Selon le ministre de l'Intérieur, "cette fédération pro-turque n'a pas voulu signer la charte des valeurs de la République" et, à ce titre, elle "n'est plus capable d'être dans le monde représentatif de l'islam de France".

Sur notre antenne, la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a assuré ne jamais avoir été mise en garde contre ce projet. "Pour que l'on puisse garantir le respect des valeurs de la République, j'appelle le président de la République et son gouvernement à prendre leurs responsabilités et à nous transmettre l'ensemble des éléments dont ils disposent", a-t-elle lancé ce mercredi.

De son côté, Europe-Ecologie-Les Verts a regretté que les écologistes soient à nouveau "la cible d'une cabale médiatique orchestrée par le parti de la majorité qui, fébrile à l'approche d'échéances électorales, n'hésite pas à diffamer ses opposants politiques et à chercher à les discréditer", et que "ce gouvernement tombe dans la polémique stérile et tente d'allumer des contre-feux afin de mieux masquer ses propres renoncements en matière écologique et sociale".

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV