Me Gillot : « Monsieur Woerth a menti »

Maître Antoine Gillot, avocat de l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt, invité de Bourdin Direct, ce vendredi sur RMC et BFM TV. - -
Maître Gillot a défendu sa cliente avec colère au micro de Jean-Jacques Bourdin. Assurant que Claire Thibout « maintient mot pour mot » le fait que Mme Bettencourt n’a jamais subi de contrôle fiscal, Maître Gillot s'est insurgé : « Je le dis clairement aujourd’hui. Monsieur Woerth a menti quand il nous a dit que Mme Bettencourt avait fait l’objet de contrôles fiscaux réguliers. C’est absolument faux. D’ailleurs, s’il y en avait eu, vous pensez bien que l’on nous en aurait fourni la preuve immédiatement. Ma cliente est catégorique : en 12 ans de présence auprès de Mme Bettencourt, pas un seul vérificateur fiscal n’est venu voir Mme Bettencourt et elle-même. Donc, de contrôle fiscal, il n’y en a pas eu. Et si le ministre vous dit qu’il y a eu des contôles, et bien il faut dire les choses comme elles sont : il a menti ! ».
« Tout est maîtrisé par M. Courroye, un proche de Sarkozy »
Maître Gillot a ensuite dénoncé les conditions contestables dans lesquelles se déroulent cette affaire, déplorant la « véritable volonté de décrédibiliser [sa] cliente parce qu’elle en sait trop, parce que c’est véritablement aujourd’hui la femme à abattre. J’estime que cette affaire ne se déroule pas dans des conditions normales. Je pense qu’il est plus qu’urgent qu’un juge d’instruction, c’est-à-dire un magistrat indépendant, soit chargé de suivre cette affaire » a-t-il déclaré, rappelant que « Monsieur Courroye, dont on sait qu’il est un proche du président de la République, a la totale maîtrise de cette affaire » et agit « dans un très grand empressement et dans des conditions inadmissibles s’agissant de [sa] cliente, qui fait l’objet d’un véritable harcèlement depuis un certain nombre de jours ». « Je n’ai pas de critiques à formuler sur la police qui fait son travail. En revanche, j’ai des critiques à formuler sur l’attitude du parquet qui est de parti pris. Il y a dans cette affaire un acharnement de la part du parquet que je trouve scandaleux, surtout que je ne peux pas intervenir, moi qui suis défenseur puisque, encore une fois, ce n’est pas un magistrat indépendant, un juge d’instruction, qui instruit cette affaire » a-t-il insisté.
Hortefeux responsable des fuites dans la presse ?
« Je constate que les PV d’auditions de ma cliente sont diffusés quasiment en direct dans les médias. Alors je pose la question : qui diffuse ces PV d’audition ? Ce n’est pas moi. Je ne pense pas que ce soit la police », a poursuivi l'avocat, lançant : c'est « quelque chose d’absolument scandaleux. C’est inouï, il n’y a pas d’autre mot, que vous ayez les PV d’audition de ma cliente, qui datent de la veille ». Il a ajouté que l'implication du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, dans ses "fuites" « n’est pas exclu », ni celle du parquet.
Sur la confrontation de Claire Thibout et Patrice de Maistre, Maître Gillot a tenu à préciser que sa cliente « a maintenu mot pour mot ce qu’elle a dit s’agissant de la demande d’espèces qui lui a été faite par Monsieur Maistre pour financer la campagne électorale de Monsieur Sarkozy en 2007 ».
« 388 000 euros retirés peu avant l'élection de 2007 »
Antoine Gillot s'est enfin écrié : « Sur les 4 premiers mois de l’année 2007, je vous rappelle que nous sommes à quelques mois de l’élection présidentielle, 388 000 euros (soit à peu près 100 000 euros par mois) ont été retirés en espèces par ma cliente. Sur ces 388 000 euros, 190 000 euros ont été affectés à Monsieur Bettencourt. Cet argent était destiné de toute évidence à des hommes politiques... Il ne faut pas prendre les Français pour des imbéciles ! »
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