M. Le Pen : « Le problème de fond, c'est l'immigration »

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Immigration, emploi de travailleurs sans-papiers, identité nationale... A quelques mois des élections régionales, la vice-présidente du Front National, Marine Le Pen revient sur les sujets forts de son parti, récemment relancés par l'UMP. Fermement opposée à la double nationalité, la Députée européenne et conseillère municipale d'Hénin-Beaumont, explique : « Que ceux qui ont la double nationalité, choisissent la nationalité qui est la leur. Etant entendu que je ne partage pas l'analyse de Nicolas Sarkozy. Il dit : tout étranger qui est en France a vocation à devenir Français. Je ne le crois pas. Je crois qu'il y a des gens qui peuvent très bien rester d'une nationalité étrangère, tout en vivant une partie de leur vie en France. J'en connais qui n'ont pas voulu accéder à la nationalité française, parce que souvent, ils veulent revenir passer la fin de leur vie dans leur pays d'origine. »
« Une immigration massive, injustifiée »
Souriant lorsqu'on lui fait remarquer que ces étrangers travaillent et payent des impôts en France, Marine Le Pen poursuit : « les chiffres sont là : 5% des gens qui entrent en France n'ont pas de contrat de travail. Et ils ne peuvent pas en trouver parce qu'il y a 10% de chômeurs dans notre pays. [...] Le problème de fond, c'est l'immigration. Il y a en France une immigration massive qui n'est pas justifiée - 450 000 étrangers y entrent chaque année, et 10 millions y sont entrés dans les 30 dernières années. C'est un poids économique. On peut concevoir une immigration s'il y a une demande de travail. Mais en l'occurrence, il n'y a pas de travail en France. »
« Quand les patrons sont les copains de Sarkozy »
Les ministres Xavier Darcos et Eric Besson menacent de sanctionner les entreprises employant des travailleurs sans titre de séjour. Une fois n'est pas coutume, la vice-présidente du FN les approuvent... tout en dénonçant la passivité du gouvernement : « Ces entreprises font travailler des sans-papiers, parce qu'elles les payent une misère. C'est de l'esclavagisme moderne. Ça permet de peser à la baisse sur les salaires des Français ; c'est donc un scandale. [...] Si des actes suivaient [au gouvernement], je les approuverais. Mais il y a un discours, et rien derrière. » Rappelant que les lois existent, depuis longtemps, pour sanctionner les patrons qui utilisent des clandestins, elle ajoute : « nous demandons au gouvernement d'être logique avec lui-même. Il faut faire appliquer la loi. Y compris quand les patrons en question, sont les copains de Monsieur Sarkozy ! »
« Un grand débat qui va accoucher d'une souris »
Revenant sur la question délicate de l'identité nationale, Marine Le Pen dénonce « une escroquerie » de la part du gouvernement : « Ce débat est essentiel. Mais en réalité, il est une escroquerie. Parce qu'on ne va pas parler des sujets qui fâchent. Notamment : les conditions d'accès à la nationalité française, l'arrêt ou non de l'immigration, le problème de la laïcité, celui du communautarisme, l'école, la place de la langue française, l'américanisation de notre société sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy - il s'est même offert Air Force One, à 20 000 euros de l'heure ! -, le quinquennat, les primaires, la discrimination positive... Ce sont des grands débats, et ça va accoucher d'une souris. L'UMP propose la revalorisation de la Marseillaise dans les écoles, faire vivre la dimension nationale du 14 juillet, mettre en place un parrainage fraternel, solenniser l'entrée des naturalisés dans la République... Mais c'est dérisoire ! [...] Moi, je demande à ce que l'on inscrive dans la Constitution : la République ne reconnaît aucune communauté. Ça, c'est la vraie défense de l'identité nationale. »
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