Révision constitutionnelle: pour Raffarin, "le Sénat devra réécrire le texte"

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (Les Républicains) a estimé ce dimanche que le Sénat "devra réécrire" le texte de la révision constitutionnelle tel que voté par l'Assemblée nationale, ce qui pourrait compromettre un Congrès. Interrogé sur BFMTV pour savoir si le texte voté par les députés conviendrait en l'état, le sénateur LR de la Vienne a répondu: "absolument pas, et je pense que le Sénat devra réécrire le texte".
"Et de deux choses l'une, a poursuivi Jean-Pierre Raffarin, ou les députés acceptent que l'on revienne à la proposition (..) que le président de la République a formulée (...) ou il n'y aura pas de Congrès, et ce sera la responsabilité du président de la République".
Raffarin tacle "l'amateurisme" politique
Pour être adoptée, la révision constitutionnelle annoncée par François Hollande trois jours après les attentats du 13 novembre doit être votée dans les mêmes termes par l'Assemblée et le Sénat, puis être approuvée à une majorité des deux tiers des suffrages exprimés du Parlement réuni en Congrès. Les députés l'ont adoptée après l'avoir modifiée. Le Sénat à majorité de droite se prononcera le 22 mars.
"Je pense que cette réforme constitutionnelle n'a pas du tout le sens et la portée que le président voulait lui donner au lendemain des attentats", a encore dit l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, évoquant "un vrai bricolage qui est inacceptable".
"Je fais de la politique depuis les années Giscard, je n'ai jamais vu un tel amateurisme", a-t-il lancé.
"Je pense qu'on distrait l'opinion publique de l'essentiel, c'est-à-dire de l'emploi", a affirmé ce sénateur, y voyant une "manoeuvre de diversion" pendant que "les choses essentielles ne sont pas traitées et notamment la situation de l'emploi, de l'Europe aujourd'hui, la crise internationale".